Biocarburant : la FNSEA bloque des raffineries pour protester contre l'importation d'huile de palme
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L’opération a débuté le 10 juin, au soir. La FNSEA met en place un blocus autour de treize raffineries. Dont l’unité de La Mède (13), qui a reçu à la mi-mai son autorisation d’exploitation de la part du Gouvernement. « La goutte d’huile qui fait déborder le vase », selon le syndicat. La bioraffinerie de Total est en partie approvisionnée par de l'huile de palme importée.
Total met en avant ses efforts pour intégrer du colza français
« La filière oléoprotéagineuse française a la capacité de pouvoir répondre aux besoins de ces sites », affirme la FNSEA, soutenue notamment par la Fédération des producteurs d’oléagineux et protéagineux (Fop). De son côté, le P.-D.G. de Total, Patrick Pouyanné fait valoir l’effort du groupe, qui transformera 50 000 tonnes de colza français à La Mède, alors que ce gisement « n’est pas le plus rentable du mix de végétaux de cette bioraffinerie. »
Révision de la directive RED II : le Sénat vigilant
Le cas de La Mède rencontre une actualité plus globale. Une soixantaine de sénateurs cosigne ainsi, le 7 juin, une lettre ouverte adressée à Nicolas Hulot. Ils y expriment leur « plus grand étonnement » face à une décision « fort éloignée des engagements [du ministre] », mais aussi leur vigilance quant aux possibles évolutions de la directive RED II. La révision de cette directive européenne sur les énergies renouvelables doit en effet aboutir courant juin. Les sénateurs se positionnent pour un soutien aux biocarburants de première génération, et une interdiction de l’importation de l’huile de palme.
L’huile de palme importée est pourvoyeuse d’emploi en Europe, rappelle le MPOC
Dans un communiqué du 7 juin, le Conseil malaisien de l’huile de palme (MPOC) monte au créneau pour défendre l’huile de palme asiatique auprès de l’Union européenne. « 100 % de l’huile de palme incorporée dans les biocarburants est obligatoirement certifiée durable selon des exigences européennes », argue-t-il. Et de préciser que 18 000 emplois pourraient être impactés par une interdiction à travers l’Union européenne.