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Biocarburants, la pression monte

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__La hausse du prix des matières premières agricoles s’est accompagnée d’une campagne virulente dénonçant la concurrence entre biocarburants et productions pour l’alimentation humaine__. La tendance au niveau mondial est sans conteste à une progression des besoins alimentaires d’une population par ailleurs confrontée au réchauffement climatique. C’est dans ce contexte que le comité “Biocarburant et biomasse”, ou comité 2 B, a présenté le 22 novembre l’étude qu’il a mené sur l’impact en France d’une production de biocarburants conforme à l’objectif de 7 % d’incorporation fixé à échéance 2010 par l’État français. Les besoins en surfaces sont estimés par le Comité 2 B à 1 480 000 ha pour le biodiesel (sur la base de 70 % huile de colza, 10 % huile de tournesol et 20 % huiles recyclées) et 263 ?000 ha pour le bio-éthanol (223 000 ha blé-maïs et 40 000 ha betteraves). Soit, compte tenu des surfaces déjà en terre en 2006, un écart de 310 000 ha. Pas de problème, estime le Comité 2 B, si l’on tient compte des 40 000 à 310 000 ha de substitution partielle de coproduits des biocarburants ou encore des 300 000 à 400 000 ha libérés par la remise en culture des jachères. La France devrait conserver son potentiel d’exportation. Des arguments assenés au moment où le gouvernement s’interroge sur le milliard d’euros qu’il s’est engagé à défiscaliser pour accompagner le développement des usines qui sortent aujourd’hui de terre. Un milliard qui pourrait passer à 600 M€. “On ne peut pas construire une filière et en même temps la démonter”, s’est insurgé Pierre Cuypers, président du Comité 2 B. C.D.