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Biocontrôle, soutien politique fort réaffirmé

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Un ministre de l’Agriculture venu témoigner de son soutien en ouverture des Sixièmes rencontres annuelles du biocontrôle, le 21 janvier à Paris, signifie clairement que ce marché émergeant pour protéger les cultures reçoit un fort soutien politique. Ce n’est pas une surprise puisque le biocontrôle est l’un des leviers fondamentaux du plan Ecophyto pour réduire les usages de produits conventionnels. La levée de rideau sur la Stratégie nationale de biocontrôle, soutenue par les pouvoirs publics, dont l’objectif est de renforcer le déploiement de ces produits, est donc très attendue. Il faudra pourtant être encore un peu patient, « très prochainement » étant l’indicateur de temps précisé : « la consultation publique sur la stratégie nationale de biocontrôle va être lancée dans les jours ou les semaines qui viennent » a indiqué le ministre.

Il n’a d’ailleurs pas manqué de saluer le dynamisme des sociétés, le secteur représente déjà 8 % du marché : « Vous essayez de précéder les demandes sociétales et non de leur courir après ! ». Ce qui « montre combien l’agriculture française est en mouvement » pour effectuer la transition agroécologique. Même si de l’aveu d'Antoine Meyer, président d’IBMA un palier vient d’être dépassé, annonçant la phase de déploiement avec un objectif de 30 % de parts de marché en 2030, le soutien des pouvoirs publics à travers le crédit d’impôt-recherche (CIR) est un point essentiel pour accélérer la mise au point d’innovations. « Notre objectif est de disposer à cette même échéance pour chaque couple d’usage, culture-cible, de deux solutions de biocontrôle avec un mode d’action différent », a-t-il insisté.

Le biocontrôle, une des priorités du Pacte productif 2025

Pour booster leur portefeuille, créer des emplois dans la recherche, les sociétés demandaient en 2018 une augmentation jusqu’à 60 % du CIR, afin d’attirer les chercheurs. Le ministre a placé le curseur de la bonne nouvelle par un maintien à 30 % de ce levier fiscal, ajoutant que la taxe pour abonder le fonds d’indemnisation des victimes reste à 0,1 %. « La recherche est indispensable, a-t-il rebondi. Une discussion approfondie doit s’engager sur ce sujet avec les ministères de la Recherche et de l’Économie afin de s’assurer que tous les leviers d’accompagnement financier seront mobilisés pour votre secteur ». La réponse pour dynamiser l’emploi se trouve plutôt du côté des ministères de l’Industrie et de l’Économie. Virginie Alavoine, chef de service des actions sanitaires en production primaire à la DGAL, a d’ailleurs précisé lors de la table ronde qui a suivi, centrée sur les leviers du déploiement, que le secteur du biocontrôle avait été identifié comme prioritaire dans le cadre du Pacte productif 2025.

L’enjeu de l’accompagnement

Les perspectives de développement du portefeuille produits montrent toujours une part dominante des innovations en arboriculture et en vigne. Au delà du nécessaire renforcement de la gamme en grandes cultures, les sociétés adhérentes d’IBMA, estiment avoir passé un cap. « Le questionnement n’est plus sur l’efficacité, ni sur le prix, mais sur l’accompagnement des conseillers, des agriculteurs et le partage de la valeur au sein des filières, a insisté Ronan Goff, vice-président d’IBMA. Toute la chaîne doit évoluer. » Avec pour les entreprises, un investissement humain sur le terrain et des indispensables points de relais auprès des structures de conseil et de distribution. D’où les attentes fortes autour de la Stratégie nationale de biocontrôle et la mise en place d’indicateurs pour suivre ce déploiement.

 

  • A propos de la Stratégie nationale biocontrôle

Lors du Comité d’Orientation et de suivi du plan Ecophyto 2 + qui s’est tenu le 10 avril 2019, Didier Guillaume a annoncé sa mise en consultation publique prochainement. Elle a été élaborée par un groupe auquel participe IBMA France et qui travaille à la fois sur le biocontrôle et sur les préparations naturelles peu préoccupantes. Ce groupe a été installé le 25 avril 2018, dans

le cadre du plan interministériel de réduction des pesticides. La stratégie se décline autour de quatre axes : l’innovation, la réglementation, le déploiement et la reconnaissance du biocontrôle au niveau de l’Union européenne.