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Biodiesel : producteurs allemands et français soucieux de l'avenir de la filière

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La Fédération française des producteurs d’oléagineux et protéagineux (Fop) a tenu une conférence commune avec son homologue allemande, l’Ufop, le 14 septembre à Paris, afin d’aborder le future de la filière en Europe. Les deux organisations se disent inquiètes, du fait notamment du projet de révision de la directive sur les énergies renouvelables (RED II) qui vise à réduire le plafond de la part des biocarburants de première génération de 7 % en 2020 à 3,8 % en 2030 ((lien)).

Arnaud Rousseau, président de la Fop, rappelle que la France comme l’Allemagne ont investi dans des outils industriels suite à l’impulsion donnée par l’UE par le passé. « Une usine de biodiesel coûte aujourd’hui entre 100 et 150 M€ alors d’une usine de deuxième génération, qui n’existe pas encore sur le marché, coûterait un milliard d’euros, estime le président. Au-delà de la production de biocarburants européens, c’est la question de la souveraineté de la protéine au sein de l’Union qui se pose. »

La pression du biodiesel argentin

Dans le même temps, les producteurs de biodiesel européens attendent le lancement par la Commission européenne d’une plainte auprès de l’OMC contre les mesures de subvention à l’export mises en place par l’Argentine pour son biodiesel. L’OMC avait condamné en 2016 Bruxelles pour ses mesures anti-dumping sur le biodiesel argentin, la contraignant à se mettre en conformité d’ici au 28 septembre prochain.

« Cinq bateaux chargés de biodiesel en provenance de l’Argentine sont prêts à arriver sur le marché, à un prix inférieur à celui des graines européennes », dénonce Arnaud Rousseau. « On ne peut pas demander le remplacement de biodiesel de première génération par la deuxième génération et dans le même temps, accepter du biodiesel argentin », poursuit Wolfgang Vogel, président de l’Union pour la promotion des huiles et protéines végétales en Allemagne. Les deux interprofessions espère un lancement du recours le plus tôt possible, d’ici à un ou deux mois.