Après la stratégie nationale pour la bioéconomie dévoilée en janvier 2017, le ministre de l’Agriculture a rassemblé un comité stratégique dédié, le 7 mars.

Il a annoncé un plan d’actions, dont les contours seront connus à la mi-avril. Il s’articulera autour de trois objectifs. D’abord, assurer l’alimentation humaine et animale « avant tout ». Ensuite, exploiter le filon énergétique que représente la biomasse. Et enfin, construire et structurer la production d’objets biosourcés pour «  décarboner l’économie ».

 Cohérence avec les autres politiques nationales

Stéphane Le Foll a insisté sur la cohérence d’une politique bioéconomique avec les autres actions fortes lancées lors de sa mission : le plan Énergie méthanisation autonomie azote (Emaa), le projet agro-écologique, l’initiative 4 pour mille ou encore la Stratégie nationale pour la mobilisation de biomasse (SNMB). Philippe Mauguin, président de l’Inra, a confirmé l’intégration d’une dimension bioéconomique dans les programmes de l’institut de recherche : « Elle est au cœur de notre projet stratégique à dix ans, en connexion avec les autres enjeux identifiés, comme le changement climatique ou la recherche d’autonomie en protéine. »

Une concertation ouverte d’ici au mois d’avril

Le plan d’actions attendu pour avril sera soumis à un large tour de table, selon les services du ministère. « Nous allons partir des grandes idées de la stratégie nationale biomasse, que nous allons décliner en actions à court, moyen et long termes dans une version « zéro », explique Véronique Borzeix, sous-directrice des Filières forêt-bois, cheval et bioéconomie. Ces actions concerneront tous les acteurs, et pas uniquement les pouvoirs publics. Nous prévoyons donc une consultation ouverte pour aboutir à une V1 à la mi-avril. »

Les modalités concrètes de concertation devront être établies dans les prochaines semaines. Le ministre compte profiter de cette période pour mobiliser la filière agricole : un déplacement est planifié dès les 8 et 9 mars dans le Pas-de-Calais, pour visiter notamment le site de transformation du groupe Roquette de matières premières végétales active dans les secteurs de la nutrition humaine et animale, de la pharmacie-cosmétologie, du papier-carton ondulé et de la chimie-bioindustrie.

Le Foll : deux mois pour boucler sa mission

Le mois d’avril marquera le sprint final de cinq ans de mission pour Stéphane Le Foll. Le ministre entend mobiliser ses équipes jusqu’aux élections présidentielles. Au-delà d’une première version d’un plan d’actions national sur la bioéconomie, d’autres rendez-vous sont d’ores et déjà prévus : la présentation de nouvelles cartes pour les zones défavorisées simples et les contours du nouveau programme Ambition bio. Il sera ensuite temps de quitter la rue de Varenne, sur une dernière suggestion : rebaptiser le ministère de l’Agriculture et de la Forêt « le ministère de la Photosynthèse ».