Un rapport publié par l’observatoire des énergies renouvelables, Observ’ER, le 10 janvier 2019, propose un bilan détaillé de la filière biogaz électrique en France. Au 30 septembre 2018, 447 MW de puissance électrique étaient installés. Les 13 MW supplémentaires recensés sur les trois premiers trimestres 2018 sont en deçà du même point d’étape, en 2017 (21 MW). Le document explique que la filière biogaz est aujourd’hui surtout portée par l’injection de biométhane dans le réseau de gaz, la production d’électricité étant désormais « dans l’ombre » de cette pratique.

La production d’électricité garde du sens

Le « groupe de travail » mis en place en 2018 par le gouvernement témoigne de cette tendance, les mesures proposées concernant en grande partie cette pratique montante. Interrogée dans le document, Johanna Flajollet-Millan, responsable de la filière bioénergies du Syndicat des énergies renouvelables (SER), souligne que le gouvernement mise sur le biométhane pour décarboner le secteur du gaz. La cogénération chaleur/électricité garde toutefois sa raison d’être dans les territoires non desservis par le réseau de gaz, selon elle.

La barre des 400 méthaniseurs à la ferme toute proche

Observ’ER rappelle que l’agriculture se trouve au cœur des enjeux de la filière biogaz, 90 % de la ressource méthanisable étant issue de ce secteur d’activité. Alors que la barre des 400 méthaniseurs à la ferme est proche (382 au troisième trimestre 2018), l’association des agriculteurs méthaniseurs de France (AAMF) estime que quelque 200 autres projets sont en gestation.

Et ce n’est pas fini : pour 2019, le ministre de la Transition écologique s’est engagé à porter le budget du fond Chaleur à 300 M€. Observ’ER rappelle qu’il s’agit d’une des principales sources de financement pour la filière biogaz, agricole ou non, avec le fonds Déchets. Ce fonds avait déjà été revu à la hausse, en 2018, passant de 215 M€ à 245 M€.