Biomasse : la stratégie nationale liste des recommandations, en attendant les schémas régionaux
Le | Politique
La Stratégie nationale de mobilisation de la biomasse (SMNB) est lancée depuis le 17 mars, c’est-à-dire le lendemain de l’arrêté officialisant son coup d’envoi. Mais la prise de cette stratégie sur le terrain ne devrait pas être immédiate. Et pour cause : les mesures les plus opérationnelles relèveront des Schémas régionaux biomasse (SRB). Censés être construits pour février 2017, ces schémas ne sont pas encore finalisés. La SMNB ne donne qu’une trame globale, qui sera d’ailleurs révisée en 2019. Selon l’arrêté, il sera alors question d’assurer sa cohérence avec les SRB parus d’ici là, et son articulation avec d’autres programmes nationaux, en particulier la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE).
Gare à ne pas impacter le stockage de carbone
Pour l’agriculture comme pour l’ensemble des secteurs concernés, le texte liste surtout des recommandations générales. Un avertissement est clairement énoncé : la valorisation de la biomasse agricole ne doit pas se faire au détriment du stockage de carbone dans les sols. Une étude prospective à venir, cosignée de l’Agence de l’environnement et de maîtrise de l’énergie (Ademe) et de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), est considérée comme un point d’appui important pour orienter les pratiques sans prélever trop de biomasse. Des outils d’aide à la décision prenant en compte cet enjeu sont à développer.
La recherche, première mobilisée
Chaque gisement fait l’objet de recommandations spécifiques. Pour les résidus de cultures, par exemple, la SNMB incite à une accélération de la R&D, pour mieux cerner les quantités de résidus mobilisables, encore mal connues, mais aussi mieux caractériser les valorisations possible : retour à la terre, paillage, alimentation animale… La sensibilisation, la formation des agriculteurs et la création d’OAD dédiés sont également citées.
Les cultures intermédiaires à vocation énergétiques (Cive) sont considérées « riches de potentiel », mais là encore, « des travaux de mise au point technico-économiques » sont attendus. La diversité des Cive doit être augmentée, leur dynamique suivie de près, l’approche régionale mise en avant et le matériel de récolte être perfectionné. Le ministère de la Transition écologique, émetteur de l’arrêté, recommande aussi de favoriser le biocontrôle et limiter l’usage de pesticides sur ces Cive. Et évoque ici aussi la nécessité d’informer les agriculteurs sur cette thématique.
Effluents d’élevage : vers un réseau de fermes de référence « méthanisation » ?
La gestion des effluents d’élevage fait l’objet d’une liste de recommandations à part entière. Intégrer cette thématique dès la conception des bâtiments d’élevage est un des axes techniques retenus, notamment pour les espaces et opérations liées au stockage. La promotion de diagnostics simplifiés en la matière est prônée. L’approche « filière », partant de la nutrition des animaux à la gestion des effluents, est à privilégier. Concernant la méthanisation, la mise en place d’un réseau de fermes de référence dédié est attendue. La recherche de procédés permettant de stabiliser les propriétés des effluents en amont de la cuve du méthaniseur, doit aussi être mobilisée.