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Blé : l’AGPB travaille à un socle commun de certification environnementale

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« Le fossé se creuse entre les producteurs et les consommateurs, ces derniers s’opposent souvent à nos pratiques, constate Philippe Pinta, président de l’AGPB, l’Association générale des producteurs de blé et autres céréales, AGPB, en introduction d’une conférence de presse le 12 février, la veille de leur congrès annuel qui se tiendra les 13 et 14 février à Paris. Nous voulons nous engager dans une nouvelle dynamique pour valoriser les efforts déjà réalisés et ceux qui restent à faire. Faire savoir, c’est ce qui nous manque le plus. » Pour atteindre ces objectifs, l’AGPB mise sur deux actions : le lancement de sa première campagne de communication baptisée « les nouveaux céréaliers » et la construction d’un cahier des charges de production qui intégrera des démarches de Responsabilité sociale et environnementale des entreprises, RSE.

Adapter la HVE aux grandes cultures

Ce cahier des charges a vocation à servir de socle à toutes les démarches déjà existantes en matière d’environnement : CRC, Lu Harmony, Sustainable agriculture initiative (SAI), etc. Il s’appuierait sur la certification environnementale mise en place par le gouvernement en 2011 et qui se décline en trois niveaux. Le plus élevé, la Haute valeur environnementale (HVE), est actuellement le seul à bénéficier d’une reconnaissance par label. « Les niveaux 1 et 2 sont accessibles mais ne donnent lieu à aucune valorisation, juste de la paperasse, regrette le président. Entre les niveaux 2 et 3, un travail est à mener pour trouver une équivalence, en tenant compte des spécificités des grande cultures. » Il cite l’exemple de la vigne, où il est plus « facile » d’obtenir le précieux sésame. L’organisation attend bien sûr un soutien financier et politique des pouvoirs publiques pour accompagner cette transition.

Engager le plus grand nombre

L’AGPB compte discuter avec la Commission de la certification environnementale (CCNE) au sujet de la reconnaissance de ce cahier des charges, afin de faciliter les démarches administratives des agriculteurs et l’accès aux aides du second pilier de la Pac. « Ce n’est pas une démarche élitiste mais de masse, qui doit engager tous les agriculteurs », explique Philippe Pinta. Si elle répond surtout à une attente du marché français en produits respectueux de l’environnement, elle n’est pas incompatible avec l’export. « Demain, les importateurs auront aussi des exigences environnementales sur les céréales qu’ils importent. C’est pourquoi nous devons anticiper », souligne le président.