Référence agro

Bruxelles déploie la bioéconomie en agriculture

Le | Politique

La Commission européenne a présenté le 13 février une stratégie en matière de bioéconomie, par le biais de Máire Geoghegan-Quinn, de la Commission recherche, innovation et science. Le secteur agricole et alimentaire est très largement impliqué dans cette stratégie qui consiste à « concilier les impératifs d’une agriculture et d’une pêche durables, de la sécurité alimentaire et de l’utilisation durable de ressources biologiques renouvelables à des fins industrielles, tout en assurant la protection de l’environnement et la biodiversité ». L’utilisation des déchets est une piste phare pour Bruxelles. « Les biodéchets, par exemple, offrent des perspectives importantes pour remplacer les engrais chimiques ou pour être transformés en bioénergie (…). Ce qui permettrait de créer des emplois et de stimuler la croissance », argumente la Commission européenne. Laquelle indique également que l’élimination des déchets alimentaires coûte au contribuable européen entre 55 et 90 euros par tonne et produit 170 millions de tonnes de CO2. La stratégie repose sur trois piliers. Le premier est l’investissement dans la recherche et l’innovation. Le deuxième a trait au « développement de marchés et de la compétitivité dans les secteurs de la bioéconomie ». Par cela, Bruxelles entend  une intensification durable de la production primaire, la conversion des flux de déchets en produits à valeur ajoutée, ainsi que des mécanismes d’apprentissage mutuel permettant d’améliorer la production et d’utiliser plus efficacement les ressources. Enfin, l’UE veut renforcer la coordination des politiques et l’engagement des parties prenantes, en créant un panel bioéconomique et un observatoire de la bioéconomie ainsi qu’en organisant régulièrement des conférences rassemblant les parties intéressées. 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires Le secteur de la bioéconomie dans l’UE représente actuellement un chiffre d’affaires de près de 2 000 milliards d’euros et emploie plus de 22 millions de personnes, soit 9 % de la population active totale de l’UE, dans l’agriculture, la sylviculture, la pêche, l’agroalimentaire, la production de pâte à papier et de papier, ainsi que dans certains secteurs de l’industrie chimique, des biotechnologies et de l’énergie. Bruxelles estime que, d’ici à 2025, chaque euro investi dans des actions de recherche et d’innovation en matière de bioéconomie financées par l’UE produira 10 euros de valeur ajoutée dans les secteurs de la bioéconomie.