Bruxelles veut innover sur l’agriculture durable
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Comme nous l’annoncions dans la lettre du 28 février, la Commission européenne a présenté le 29 février un partenariat d’innovation européen, PEI, « Productivité et développement durable de l’agriculture » couvrant la chaîne de recherche-développement-innovation et réunissant des acteurs publics et privés. Aux côtés de l’approvisionnement en matière première et du vieillissement de la population, la Commission européenne considère ainsi que l’agriculture durable est un des trois enjeux majeurs pour l’emploi et la croissance. « Le principal défi que l’agriculture devra relever sera de trouver comment produire non seulement plus, mais également mieux, a indiqué Dacian Ciolos, membre de la Commission européenne chargé de l’agriculture et du développement rural. Il sera essentiel, à cette fin, de mener des activités de recherche et d’innovation orientées sur la demande et de mieux diffuser les bonnes pratiques. » Valoriser les pratiques des agriculteurs L’ambition affichée : mieux cerner les besoins des agriculteurs et accélérer le transfert de technologies entre le monde scientifique et le monde agricole, et ce dans les deux sens, indique Bruxelles. Ce qui montre la prise de conscience par l’instance européenne du caractère innovant des pratiques des agriculteurs. Deux objectifs ont été fixés : la promotion de la productivité et de l’efficacité du secteur agricole avec un renversement de la tendance récente à la diminution des gains de productivité d’ici à 2020 ; et le développement durable de l’agriculture en assurant notamment une fonctionnalité satisfaisante des sols d’ici à 2020. Bruxelles indique que 45 % des sols européens connaissent des problèmes de qualité, qu’environ 40 % des terres agricoles sont exposées à la pollution par les nitrates et, que, au cours des vingt dernières années, la population d’oiseaux en milieu rural a baissé de 20 à 25 %. Alternative à la Pac Les projets de partenariats devront être déposés dans les trois ans, et les résultats disponibles entre 5 à 8 ans. Pour Samuel Féret, coordinateur du groupe Pac 2013 à Bruxelles, qui s’exprimait au salon de l’agriculture le 1er mars, cette action peut permettre de répondre à des enjeux que la réforme de la Pac ne semble pas prendre en compte. Photo : Commission européenne