Chambre d’agriculture Paca, une « baisse de budget sans précédent » qui aura des conséquences sur la transition agroécologique
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Le budget de la Chambre d’agriculture Provence-Alpes Côte d’Azur serait impacté de près d'1,8 million d’euros par le projet de loi de finances 2020. Une baisse « sans précédent », ont affirmé les dirigeants de la structure lors d’un point avec la presse le 31 juillet 2019. « Une coupe budgétaire d’une aussi grande ampleur irait à l’encontre de l’efficacité, de la proximité, de l’accompagnement des agriculteurs et des territoires. »
Recherches sur la réduction des pesticides
Parmi les premiers postes en danger : les programmes de R&D, notamment des stations expérimentales sur la conduite des cultures à bas niveaux d’intrants, et l’accompagnement des agriculteurs vers une transition sociétale et environnementale, dans un contexte de changement climatique. « Dans notre région, les chantiers sur la ressource en eau et sur l’irrigation seraient remis en question », a insisté André Bernard, président de la Chambre régionale Paca.
La Chambre a rappelé ses missions parmi lesquelles l’accompagnement des collectivités dans leurs projets alimentaires et territoriaux (PAT) et des conversions à l’agriculture biologique, la divulgation de conseils techniques, l’organisation des salons professionnels et grand public (Salon de l’agriculture, salon des agricultures de Provence, Tech’n Bio, Med’Agri, etc).
Augmenter les prestations payantes
Concrètement, cette baisse impliquerait la disparition à court terme de plusieurs dizaines d’emplois. Les dirigeants estiment que cette mesure touchera particulièrement les « chambres départementales, souvent d’une taille plus petite que la moyenne nationale et aux moyens limités, dont cette recette fiscale peut représenter 50 % des ressources ». L’impact est estimé à 171 150 euros pour la Chambre d’agriculture des Hautes-Alpes, à 460 650 pour celle du Vaucluse. « Il faudrait alors augmenter les prestations payantes, qui représentent aujourd’hui 25 à 30 % des recettes, estime André Bernard. Ce qui n’est pas une bonne nouvelle pour la trésorerie des exploitants. »
Cette baisse du budget vient de la réduction de 15 % de la taxe en 2020 additionnelle sur le foncier non bâti payée par les agriculteurs et les propriétaires de terres agricoles. Laquelle rapporte actuellement 292 millions d’euros aux chambres, soit un peu moins de la moitié de leur budget. Le manque à gagner pour l’ensemble du réseau pourrait donc s’élever à près de 45 millions d’euros.