Christiane Lambert et Nicolas Hulot s’étaient déjà rencontrés courant juin. Mais leur entrevue n’avait été consacrée qu’au dossier du loup. Le face à face organisé dans les locaux du ministère de la Transition écologique et solidaire, le 10 juillet 2017, a permis un tour d’horizon plus vaste sur l’ensemble des sujets les concernant. À l’en croire, c’est surtout la présidente de la FNSEA qui s’est exprimée. « Nous lui avons longuement expliqué en quoi l’agriculture avait déjà enclenché sa transition, bien avant qu’un ministère ne porte ce nom, a-t-elle expliqué à l’issue de son entretien. Et nous avons rappelé qu’il existe 1000 modèles agricoles français, une diversité à prendre en compte et à protéger. »

Aider les agriculteurs à faire face au climat

Christiane Lambert et les représentants de la FNSEA qui l’accompagnaient ont abordé la fragilité des exploitations face au climat. Le monde agricole attend un accompagnement aussi bien « préventif » que « curatif ». Et notamment, une facilitation du stockage d’eau, « entravé par des freins purement administratifs », et un accompagnement des agriculteurs face à des systèmes assurantiels souvent chers.

Lutter contre le changement climatique est une chose. Atténuer le phénomène en est une autre. Quelques jours après la publication du plan climat, Nicolas Hulot et la présidente de la FNSEA ont évoqué le rôle de l’agriculture en ce sens. « Le ministre est conscient que le secteur est responsable, mais aussi victime et porteur de solution », selon Christiane Lambert. Qui a souligné, entre autres, le cercle vertueux enclenché par les biocarburants de première génération, en termes d’émissions, mais aussi au niveau de la réduction de la dépendance protéique française, passée de 78 % en 2000 à 48 % aujourd’hui. Une mise en avant qui n’est pas anodine, alors que cette filière est dans le viseur de la Commission européenne.

« Un homme de dialogue »

Concernant les États généraux de l’alimentation, idée portée de longue date par Nicolas Hulot (sous différents intitulés), Christiane Lambert se réjouit de ce rendez-vous qui rassemble « pour la première fois » l’ensemble des maillons des filières, « trop souvent en conflit », avec les agriculteurs dans le rôle récurrent du perdant. La présidente du syndicat majoritaire a rappelé la nécessité de se saisir à bras le corps du problème des revenus agricoles.

Les thématiques portées par la FNSEA ont donc été très voisines de celles abordées avec Stéphane Travert, le 27 juin. Quant à l’écoute du ministre, Christiane Lambert l’a jugé positive, le qualifiant à plusieurs reprises d’interlocuteur attentif : « Nicolas Hulot était très à l’écoute. C’est un homme de dialogue, qui ne se situe pas dans le registre de la déclaration intempestive », a-t-elle confié. Les deux personnalités ont convenu de se revoir régulièrement, tous les trimestres, sans parler de rendez-vous mensuels entre la FNSEA et certains conseillers de Nicolas Hulot.