Chrysomèle du maïs : la CEPM demande une évolution de la réglementation européenne
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Pour la CEPM (1), la Confédération européenne de la production de maïs, le développement de la chrysomèle en Europe exige une évolution de la réglementation. « Nous allons proposer à la Commission européenne de nouvelles règles de lutte, pour gérer l’insecte sans chercher l’éradication systématique. Car l’éradication exigée actuellement dès la première capture, qui impose notamment une rotation de la culture du maïs deux ans sur trois dans la zone focus, est devenue ingérable pour les maïsiculteurs, déjà fragilisés par la baisse des cours », explique Christophe Terrain, président de la CEPM. Mais, procédure oblige, ce changement réglementaire n’est pas attendu avant 2011. (1) La CEPM réunit les organisations maïsicoles représentatives des pays suivants : Allemagne, Bulgarie, Espagne, France, Hongrie, Italie, Pologne, Portugal, Slovaquie, Slovénie et Roumanie. Le professeur Charles Richard Edwards, expert mondial de la chrysomèle dont il étudie le développement depuis 37 ans aux Etats-Unis et depuis 16 ans en Europe, soutient la CEPM : « L’éradication systématique de la chrysomèle n’est pas la solution. Ce qu’il faut, c’est maîtriser l’avancement de l’insecte. » Et l’expert de préciser que la rotation n’est plus un moyen de lutte efficace : « aux Etats-Unis, l’insecte va désormais sur d’autres cultures comme le soja ou le tournesol ». « Nous devons par ailleurs avoir accès à l’ensemble des moyens de lutte efficaces, comme les produits phytosanitaires en traitements de semences, microgranulés ou liquides, et les OGM », complète Christophe Terrain. La confédération concluait d’ailleurs son Assemblée générale le 16 septembre par la volonté nette de faire comprendre aux instances européennes que la situation concernant les OGM devait être clarifiée : « oui à la culture d’OGM, ou alors non à leur importation ». En France, l’insecte s’installe En France, on compte à ce jour vingt nouveaux foyers, 300 insectes piégés en Alsace, Rhône-Alpes et Bourgogne (contre jamais plus de vingt jusqu’alors), et des insectes ont été capturés pour la troisième année consécutive en Alsace et en Rhône-Alpes. De quoi confirmer que l’insecte s’installe. Raison pour laquelle l’AGPM compte faire ses propositions de plan de lutte au gouvernement, lors d’une réunion prévue en octobre.