Cinq pistes pour l'avenir de l'Institut technique de l'abeille
Le | Politique
Comment sauver l'Institut technique et scientifique de la pollinisation - Institut de l’abeille (Itsap) en proie à de lourdes difficultés financières ? À la demande du ministère de l’Agriculture, le Contrôle général économique et financier (CGefi) et le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) ont rendu leur analyse sur le devenir de l’Institut.
Ils aboutissent à cinq hypothèses :
- la refondation de l’institut avec un niveau de ressources de l’ordre de 1,5 M€. Cette option suppose un développement des financements propres (cotisations, mécénat, prestations) et présente une période transitoire difficile tant qu’InterApi, la nouvelle interprofession apicole créée en février, est incapable de financer la programmation de l’Institut ;
- le maintien de l’Itsap en associant les filières végétales. Ce qui permettrait d’envisager un niveau de ressources de l’ordre de 2 M€ en supposant un consensus entre les filières apicole et végétales ;
- l’intégration dans un autre organisme. La tête de réseau des instituts techniques, Acta, apparaît alors le candidat le plus naturel. Mais cette hypothèse présente des difficultés de principe ;
- la séparation des activités apiculture et pollinisation, l’Itsap ne conservant que la première avec un niveau de ressources un peu inférieur à celui de la première solution. Cette hypothèse ajoute une inconnue quant à l’avenir de l’activité pollinisation et interroge sur la pertinence de la séparation ;
- la dissolution.
Une composition inadéquate du conseil d’administration
Les experts ont pointé de lourds problèmes de gouvernance et de financement de l’Institut. Le Conseil d’administration (CA) s’est révélé incapable d’arbitrer et d’imposer ses choix, et les dissensions internes ainsi que son absence de ligne stratégique l’ont amené à se défausser de ses responsabilités sur la puissance publique, estiment le CGAAER et le CGefi. De plus, la faiblesse du financement autonome limite la capacité de l’Institut à assurer la part de financement qui lui revient dans les projets bénéficiant de subventions publiques.
En fin d’année 2017, le ministère chargé de l’Agriculture a accordé une aide d’urgence à l’Itsap qui lui a permis de passer le cap de 2018. Reste maintenant à consolider ce maintien dans la durée.