Climat, des sénateurs demandent la création d’un plan national d’adaptation de l’agriculture
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Le Sénat a remis au gouvernement, le 11 juin, un rapport de sa Délégation à la prospective, adopté à l’unanimité à la mi-mai. Le document est consacré à l’adaptation de la France aux dérèglements climatiques. Il rappelle que le proche avenir climatique de la France, d’ici à 2050, est en grande partie déjà écrit, et correspond à un réchauffement de 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Le rapport précise que cette évolution se traduira par une aggravation sensible de certains effets négatifs déjà observables : canicules plus fréquentes et plus fortes, modification du régime des précipitations, tensions accrues sur les ressources hydriques, perturbation des activités économiques, « notamment dans les secteurs agricole et touristique », ou encore pressions sur la biodiversité.
Face à l’urgence, le sénateur et co-auteur du rapport Ronan Dantec juge que « la mobilisation des acteurs de terrain et des filières économiques reste insuffisante ». Pour accélérer, le rapport formule dix-huit propositions, dont une centrée sur l’agriculture.
Proposition d’un plan spécifique agriculture et climat
Les sénateurs évoquent la création d’un « plan national d’adaptation de l’agriculture », pour faire de ce secteur « un atout dans la transition climatique et préserver la souveraineté alimentaire de la France ». Plusieurs idées sont précisées :
- mieux rémunérer les services agro-environnementaux afin d’accélérer la mutation vers l’agroécologie, notamment en mobilisant des fonds sur le pilier 2 de la PAC ;
- développer le stockage d’eau de surface pour l’irrigation « là où il est nécessaire », mais en le conditionnant à la mise en œuvre de pratiques agricoles plus économes de l’eau et respectueuses de la biodiversité ;
- renforcer les mécanismes de couverture assurantielle en cas de pertes de récoltes, en tenant compte des efforts d’adaptation des exploitants agricoles.