Climat : les objectifs de la France mal engagés, y compris en agriculture (CGEDD)
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La diminution des émissions d’un facteur quatre en 2050 par rapport à 1990 s’annonce « délicate », selon un rapport du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD), publié le 14 avril. Ses auteurs indiquent que « cet objectif suppose des décisions et de la continuité tant au niveau de l’État et des collectivités que des acteurs économiques et individuels. » Ces efforts concernent tous les secteurs d’activité, y compris l’agriculture.
Alors que la Stratégie nationale bas carbone (SNBC) de la France vise une division des émissions agricoles par deux pour 2050, le CGEDD estime que ce secteur « reste difficile à décarboner, un progrès des connaissances demeurant nécessaire. »
Difficile de faire évoluer significativement l’agriculture, « secteur sensible »
Pour le CGEDD, la situation agricole n’a guère évolué depuis 2013 et la publication d’un rapport similaire. Les mesures nécessaires pour réduire l'empreinte carbone agricole seraient porteuses de changements significatifs pour un secteur jugé sensible. Le grand nombre d’exploitations concernées, les conditions économiques difficiles, la façon dont sont vécus les objectifs environnementaux, l’évolution incertaine des habitudes alimentaires… sont autant de freins identifiés par le CGEDD.
« Par exemple, les crises de l’élevage ne jouent pas en faveur du maintien et de l’augmentation des prairies, et il est difficile de maintenir des prairies naturelles si l’on diminue fortement les cheptels pour les pâturer », illustrent les auteurs.
L'accord de Paris, la stratégie européenne pour 2020-2030 (toujours en négociation), la loi de transition énergétique pour la croissance verte et la SNBC constituent toutefois un terreau d’action plus fertile qu’en 2013, selon le CGEDD.