Cocktails de pesticides dans l’alimentation : le Gouvernement envisage une LMR globale

Au cours de la séance de questions au Gouvernement du 13 octobre, et en réponse au sénateur écologiste Joël Labbé sur la présence de pesticides dans l'alimentation, Marisol Touraine, ministre en charge de la santé, a précisé qu'elle avait décidé, avec ses homologues chargés de l'agriculture et de l'environnement, de saisir l'Anses sur la question. Elle souhaite « demander des critères pour mettre en place une limite maximale de résidus (LMR) globale pour tous les pesticides présents dans l'alimentation, comme ce qui est fait pour l'eau de boisson aujourd'hui ». Au 21 octobre, l'Anses n'avait pas encore reçu la saisine et ne pouvait donc faire aucun commentaire.

La question des effets cumulés des produits phytosanitaires pour le consommateur n'est pas nouvelle et est déjà travaillée au niveau européen et français. Mais si les méthodes et les bases de données pour évaluer ces risques globaux se déploient, un développement méthodologique est encore nécessaire. Déterminer une LMR « tous pesticides confondus » pour l'alimentation est d'une grande complexité. Aucune comparaison n'est par ailleurs possible avec la limite de qualité de 0,50 µg/l pour le total des phytos mesurés dans l'eau destinée à la consommation humaine. Contrairement aux LMR, cette limite ne prend pas en compte la toxicité des substances actives.