Communiquer sur le plan chlordécone III pour rassurer les habitants des Antilles
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Agnès Buzyn, ministre de la Santé, Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture, et Annick Girardin, ministre des Outre-mer, ont organisé le 21 février une réunion avec les parlementaires de ces territoires. L’objectif était de répondre aux inquiétudes des habitants des Antilles sur les conséquences sur leur santé du chlordécone. Cet insecticide a été utilisé pendant plus de vingt ans, jusqu’en 1993, date de son interdiction, dans les bananeraies de Martinique et de Guadeloupe pour lutter contre les charançons.
Un plan à dérouler jusqu’à 2020
Très persistante et bioaccumulable, elle est encore présente dans les sols et peut se retrouver dans certaines denrées d’origine végétale ou animale, ainsi que dans les eaux de certains captages utilisés pour la production d’eau destinée à la consommation humaine. Les trois ministres ont indiqué qu’une conférence aura lieu cette année dans ces territoires pour informer la population des actions du plan chlordécone III. Mis en place depuis 2014 et jusqu’en 2020, ce plan prévoit des actions de recherche, de prévention auprès de la population, l’accompagnement des professionnels impactés ou encore la publication de cartographies des zones à risques.
Prochaine réunion en mars
Par ailleurs, les trois ministres ont rappelé « que les contrôles mis en œuvre sur les produits agricoles et alimentaires depuis 2005 n’ont pas été affectés par les modifications réglementaires européennes intervenues en 2013 sur les limites maximales de résidus, LMR. » Bruxelles a en effet autorisé un relèvement des limites maximales de résidu de chlordécone en 2013. Les ministres vont saisir la commission européenne afin de confirmer la stratégie française en matière de contrôle.
Une prochaine réunion est prévue en mars.
((encadré))
Le 15 décembre 2017, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a publié une étude sur l’exposition des consommateurs des Antilles au chlordécone ((http://www.reference-environnement.com/chlordeconeantilles-surexposition-possible-avec-les-circuits-alimentaires-informels/)). Si elle conclut à l’absence de risque pour les individus s’approvisionnant majoritairement en circuits contrôlés, l’approvisionnement alimentaire dans les circuits informels peut en revanche entraîner une surexposition à la molécule.