Conférence environnementale et phytos, dans la continuité des actions lancées
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La table ronde 3 de la conférence environnementale 2016, « Préserver les milieux afin d’améliorer le cadre de vie et la santé de tous », a fait la part belle aux produits phytosanitaires, le 26 avril à Paris. Les mesures attendues suite à ces débats devraient toutefois rester dans la continuité des actions déjà lancées. Un point sur lequel s’accordent Éric Thirouin, président de la commission environnement à la FNSEA, et Jean-David Abel, vice-président de France nature environnement (FNE), tous deux venus à la table ronde avec des approches bien différentes sur la question.
Risques sanitaires pour les riverains
Le Gouvernement envisage de réaliser un bilan des instructions relatives à la protection des personnes vulnérables vis-à-vis des utilisations de produits phytos et compte demander à l’Institut de veille sanitaire, INVS, de réaliser une étude épidémiologique pour évaluer les risques sanitaires pour les riverains, travail auquel s’attelle déjà l’Anses. Il projette par ailleurs de demander à l’Echa, l’Agence européenne des produits chimiques, d’évaluer le caractère perturbateur endocrinien du glyphosate.
Deux propositions complémentaires soumises par les parties prenantes pourraient être intégrées à la feuille de route gouvernementale attendue début juin : la révision de l’usage des produits à base de chlorpyriphos et la mise en œuvre et le financement d’une surveillance pérenne des pesticides dans l’air.
Divergence sur le pas de temps
« Stéphane Le Foll a donné le ton d’entrée, en martelant que la prise en compte de l’impact socio-économique de toute décision est nécessaire, que les changements se font pas à pas… regrette Jean-David Abel. Rien d’engageant, de contraignant ne peut alors être décidé. »
De son côté, Éric Thirouin attend les résultats écrits de cette conférence environnementale. « Nous souhaitons que le gouvernement et les ONG ne dirigent pas l’agriculture en fonction de l’émotion mais sérieusement, scientifiquement, que les décisions prises soient consensuelles », exprime-t-il.
Les alternatives doivent être étudiées
Et de soutenir qu’avant de supprimer des substances actives, les alternatives et impacts doivent être étudiés. « Le non-labour, l’initiative 4 pour 1000 ont par exemple besoin du glyphosate. Restons sur un débat scientifique, ne rejetons pas tous les glyphosates, mais étudions les coformulants des différentes spécialités à base de glyphosate. »
Autre point relevé par ces deux acteurs : les divergences de points de vue entre les ministères de l’Écologie et de l’Agriculture. Tant sur le sujet des néonicotinoïdes que sur celui du glyphosate. L’avenir de ces substances actives est débattu en France comme en Europe… « mais nous n’avons aucun engagement clair du gouvernement », relève Jean-David Abel.