Conférence environnementale : les parties prenantes restent critiques et vigilantes
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- « Nous assumons notre responsabilité écologique », a rappelé Christiane Lambert, vice-présidente de la FNSEA, à l’issue de la conférence. Le syndicat était présent aux trois tables rondes. Il insiste sur la nécessité d’une fiscalité carbone au niveau européen et non uniquement sur le plan national. La FNSEA regrette que les produits phytosanitaires aient été « stigmatisés ». Le syndicat restera vigilant sur l’écriture de la feuille de route attendue pour juin, afin de s’assurer que les actions n’entraînent pas de contraintes supplémentaires pour les exploitants.
- « Nous ne nous sommes pas engagés à arrêter la commercialisation des produits à base de glyphosate, mais à avancer la date d’arrêt de leur vente en libre-service, a réagi Christiane Weiller, secrétaire générale de la Fédération nationale des métiers de la jardinerie (FNMJ) à l’annonce de Ségolène Royal. La loi nous impose la date du 1er janvier 2017, nous visons le 1er novembre 2016 ».
- Rendez-vous manqué pour France nature environnement. « Les conférences environnementales n’ont pas réussi par leurs belles promesses à cacher l’absence de ligne et de volonté politique claire en matière d’environnement », explique Denez L’Hostis, président de FNE. Loi biodiversité, agro-écologie, qualité de l’eau : le bilan du gouvernement n’est pas satisfaisant, estime l’association.
- La Fédération nationale de l’agriculture biologique, Fnab, se montre quant à elle satisfaite. François Hollande a confirmé que « l’Etat fera face à ses engagements budgétaires en lien avec les régions pour que la France puisse devenir la première puissance bio d’Europe », indique la Fnab.
- « Nous ne sommes pas en colère mais fatigués : en matière de biodiversité les déclarations sans suite nous accablent ! », lance Allain Bougrain Dubourg, président de la LPO. L’association regrette que la majorité des débats aient essentiellement porté sur les enjeux énergétiques, santé et climat au détriment de la biodiversité. L’association liste toutefois les points positifs selon ses critères :
- la mise en place en France d’un prix plancher pour la tonne carbone (56 euros/t d’ici 2020 puis 100 euros/t en 2030) ;
- la demande de mise à disposition en format ouvert des données publiques ;
- la réintroduction de la relance de la stratégie de création des aires naturelles protégées ;
- l’engagement de Ségolène Royal à maintenir dans le projet de loi biodiversité l’objectif d’interdiction des néonicotinoïdes à l’horizon 2018.
- Pour le Réseau action climat, RAC, « la confusion est toujours de mise concernant la politique environnementale et climatique de la France à la clôture de la conférence environnementale. » La programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) devait être mise en consultation au plus tard le 31 décembre 2015, elle le sera finalement d’ici au 1er juillet, pour une publication à l’automne, étaye le RAC. Le signal prix carbone a été bien présent dans les discours du gouvernement, mais la fiscalité n’a toujours pas été mise au diapason de la transition énergétique.