Congrès de la FNSEA : bâtir des prix référents, non négociables
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À l'occasion du son congrès annuel, les 28 et 29 mars à Tours, la FNSEA est revenue sur la construction inversée des prix avec la grande distribution, voulue par les États généraux de l'alimentation. Objectif : partir des coûts de production. « Nous devons bâtir des prix référents », explique Serge Papin, directeur général de Système U. Les éléments existent déjà pour de nombreuses filières, suivies notamment par FranceAgriMer et l'observatoire des prix et des marges. « Des données sont disponibles sur le lait, le porc ou encore la viande bovine », reconnait Patrick Bénézit, secrétaire général adjoint de la FNSEA. Serge Papin lance quelques chiffres : « La moyenne tourne autour de 350 - 370 euros pour mille litres de lait, 1,50 euro le kilo de carcasse de porc ou 4,5 euros le kilo de carcasse de bœuf ».
Une montée de gamme… avec une montée de prix
Ces prix de base pourraient être enrichis par des données sur les montées de gamme. « Les interprofessions doivent se structurer pour engager un travail approfondi sur les prix dans les filières », interpelle le directeur de Système U. « Le risque est grand en effet de voir une montée en gamme au même prix que le standard », s'inquiète Patrick Bénézit. Or, pour Serge Papin, le consommateur est prêt à payer davantage. « On ne parle que de quelques centimes », insiste-t-il. Il s'inquiète surtout de l'attitude de certains distributeurs qui ne jouent pas le jeu. « Alors que tout le monde est d'accord pour rémunérer correctement les agriculteurs et payer davantage pour la qualité, certains distributeurs trouvent encore des arguments pour baisser les prix, s'insurge Serge Papin. C'est inadmissible. Les prix référents ne devront plus pouvoir être négociés. La signature de la charte d'engagement n'a malheureusement rien changé dans les pratiques de négociation. Il faut une loi ».
Le directeur de système U, qui indique que la grande distribution a besoin de 25 % de marge brute, estime également qu'il faut sortir des négociations annuelles, « qui incarnent la loi du plus fort », pour aller vers des contrats pluriannuels.
Photo : Serge Papin, directeur général de Système U, et Patrick Bénézit, secrétaire général adjoint de la FNSEA, dialogue sur la nécessité d'inverser la construction des prix afin qu'elle s'appuie sur les coûts de production.