Congrès de la FNSEA : Christiane Lambert dresse un panorama des progrès accomplis par les agriculteurs
Le | Politique
« Nous sommes en mouvement, lorsque nous proposons de passer de l’agribashing à l’agriacting », a insisté Christiane Lambert, présidente de la FNSEA dans son discours clôturant le congrès du syndicat, qui s’est tenu du 26 au 28 mars à Nancy. Elle a brossé un panorama des progrès accomplis par les agriculteurs en matière de pratiques plus respectueuses de l’environnement. Et ils sont nombreux.
Agriacting et non agribashing
« Les agriculteurs et leurs filières s’engagent dans des démarches de progrès : Certification et Haute valeur environnementale, Responsabilité sociale et environnementale, a-t-elle indiqué. Pour n’en citer que quelques-unes : Terre de lait, Le Porc français, Pacte pour un engagement sociétal en élevage bovin, ou bien encore la démarche des Nouveaux céréaliers. Sans parler des stratégies collectives de segmentation, dans les plans de filières : doubler les surfaces de céréales bio en cinq ans, passer de 3 à 40 % de viande bovine Label Rouge, 5 % de porcs bio d’ici cinq ans. »
Les démarches de réduction de l’usage, des risques et impacts des produits phytosanitaires n’ont pas été oubliées. « Certaines filières ont pris des engagements lourds, - 20 à - 50 % d’ici 2030 en fruits et légumes, - 50 % d’ici 2025 en viticulture, poursuit la présidente de la FNSEA. Et que dire du changement impulsé par le Contrat de Solutions, avec 44 partenaires ? »
Réduction des pesticides et des GES
Les plans de filières ont engagé une partie des agriculteurs dans la lutte contre le réchauffement climatique : réduction de 20 à 30 % des émissions de gaz à effet de serre en oléoprotéagineux, un éleveur laitier sur deux engagé d’ici cinq ans dans la ferme laitière bas carbone, développement de la méthanisation dans la filière céréalière, etc.
Et Christiane Lambert poursuit : « AgriActing sur les pratiques d’élevages avec des chartes bien-être ambitieuses dans toutes les espèces animales et surtout la réduction de 36 % des antibiotiques, bien au-delà de l’objectif assigné dans le plan Écoantibio 2. »
Interpellation de Guillaume sur la restauration collective, l’irrigation et le biogaz
Au-delà de la liste étayée des engagements des filières agricoles pour réduire leur empreinte environnementale, la présidente a interpellé le ministre de l’Agriculture sur plusieurs points réglementaires. À commencer par le décret qui traduira l’obligation, pour la restauration hors domicile, de s’approvisionner à 50 % en produits durables et de qualité d’ici à 2022. « À vouloir être trop élitiste dans cette définition, et faute d’une revalorisation du prix du repas, vous organisez une pression à la baisse des prix sur les 50 % restants, et vous ouvrez grand la porte aux produits importés », a-t-elle indiqué.
Christiane Lambert regrette aussi l’objectif de 7 % de biogaz dans la consommation de gaz en 2030, bien trop modeste. Et demande au ministre d’agir rapidement sur la mise en place de la création de réserves d’eau ainsi que d’une nouvelle loi foncière. « Au rythme actuel, 8 % du potentiel agronomique pourrait disparaître d’ici 2050. Comment, dans ces conditions, répondre aux besoins alimentaires et préserver le rôle du sol comme piège à carbone. » Des interrogations qui ont obtenu peu de réponses concrètes de la part du ministre de l’Agriculture.