Congrès de la FNSEA : plaidoyer pour une meilleure Europe
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Élections présidentielles, bruit de fond en faveur du Brexit… La FNSEA réagit. Profondément européen, le syndicat a placé ses attentes vis-à-vis de la nouvelle Pac au cœur des débats de son congrès annuel qui se tiendra à Brest les 29 et 30 mars.
L'Europe est le thème du rapport d'orientation qui devra être adopté à cette occasion. « Nous voulons »mieux d'Europe« », a introduit Jérôme Volle, co-rapporteur et arboriculteur en Ardèche, en conférence de présentation du colloque du syndicat, le 21 mars. Il reconnait la force économique, la paix qu'elle a apportée entre les pays mais souligne la technocratie, les complications dans la construction commune. « Nous vivons sur nos différences et sur les difficultés de négociations ». Pour autant, la FNSEA maintient que l'agriculture française ne peut être forte sans Europe et pousse l'analyse dans son rapport jusqu'à élaborer le scénario d'une sortie de l'UE : « Notre pays et notre monnaie seraient soumis à de telles pressions que nous perdrions la souveraineté partagée que nous avons aujourd'hui grâce à l'UE. Pour l'agriculture, la crise des marchés serait sans précédent, les normes seraient imposées par les acheteurs allemands et les finances du pays ne permettraient pas de soutien comparable suite à la dévaluation du franc ».
Des défis restent à relever.
La FNSEA souhaite que la Pac offre plus de convergence avec les agriculteurs. Qu'elle redonne du sens, maintienne une agriculture plurielle, préserve la qualité du modèle alimentaire et la durabilité des exploitations. Elle s'appuie sur trois enjeux clés : la compétitivité avec un cap à maintenir pour créer de la valeur ajoutée, la durabilité économique et environnementale, la résilience face aux aléas climatiques, aux crises. La réponse passe par l'élaboration de nouveaux outils de soutien avec un volet assurantiel et la mise en place d'une dotation pour couvrir les accidents climatiques ou sanitaires.
À Brest, les 69 membres du Conseil d'administration seront élus. Le 13 avril, ils voteront pour choisir le ou la présidente de la FNSEA. À ce jour Christiane Lambert est la seule candidate à ce poste.
Suite au premier débat qui s'est tenu le 21 mars sur TF1, Christiane Lambert somme les candidats à l'élection présidentielle à mieux prendre en compte la contribution de l'agriculture pour la France : quatre milliards d'euros de balance commerciale, 14 % des emplois, la vitalité des territoires, l'attractivité touristique de la France avec ses paysages et sa gastronomie. Un secteur qui peut être fragilisé par les aléas climatiques et sanitaires, un secteur sous pression, lassé par les accusations récurrentes « d'agriculteurs pollueurs, tortionnaires », causes d'un profond mal-être . « Pour tout cela, a-t-elle expliqué, nous demandons plus de considération ! ».