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« Construire une meilleure compréhension réciproque entre l’agriculture et la société », Christophe Grison, rapporteur au Cese

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Sollicité par la Première ministre dans le cadre de l’élaboration du Pacte et de la loi d’orientation et d’avenir agricole, attendus à l’automne au Parlement, le Cese a adopté, le 14 juin, un avis sur cet enjeu. Le président de Valfrance, Christophe Grison, était le rapporteur de ces travaux, dont il explique l’ambition à Référence Agro.

Christophe Grison et Franck Tivierge (CFDT), rapporteurs de l’avis du Cese, adopté le 14 juin 2023,  - © D.R.
Christophe Grison et Franck Tivierge (CFDT), rapporteurs de l’avis du Cese, adopté le 14 juin 2023, - © D.R.

Après six mois de concertations, les groupes de travail relatifs à la préparation du pacte et de la loi d’orientation et d’avenir agricole ont remis leur rapport de synthèse au ministre de l’Agriculture, début juin. Le conseil économique, social et environnemental (Cese) a également été invité à s’exprimer sur le sujet par la Première ministre, Élisabeth Borne. L’avis du Cese en découlant a été adopté lors de la séance du 14 juin. Son rapporteur n’est pas un inconnu pour le secteur agricole : il s’agit de Christophe Grison, président de la coopérative Valfrance. « Je me suis proposé car je n’avais encore jamais assumé cette fonction et que le sujet m’intéressait, indique-t-il. Je préférais que ce soit moi, agriculteur et président d’une coopérative, qui soit chargé de mener ces travaux. »

Quasi unanimité du vote

Les membres du Cese ont dû travailler vite. « Nous n’avions que trois mois », rappelle Christophe Grison. Quatre journées d’audit ont été organisées, pour écouter un large panel d’organisations (chambres d’agriculture, ONG, syndicats agricoles, etc.). Des entretiens ont également été réalisés avec des acteurs du secteur. Deux jours ont par ailleurs été nécessaires à l’examen des 235 amendements déposés. «  C’était à moi, à la fin, de faire la synthèse de tout ce qui avait été dit, pour refléter les différents points de vue, explique le rapporteur. Nous avons réussi à faire voter le texte à une quasi unanimité (101 voix pour, 14 abstentions), c’est très satisfaisant. »

Examen du projet de loi à l’automne

Le texte adopté liste 13 préconisations. Parmi elles, la transformation de la Pac en une politique agricole et alimentaire commune, le développement de la contractualisation tripartite, la création d’un guichet unique installation/transmission, ou encore le renforcement de la transparence et de la traçabilité sur toute la chaîne alimentaire. Celles-ci doivent répondre à trois objectifs : produire et rendre accessible à tous une alimentation saine et durable, attirer de nouveaux actifs et salariés agricoles, mieux communiquer vers la société. « Le sujet du renouvellement des générations est peu connu du grand public, souligne Christophe Grison. Il y a un vrai enjeu autour de la construction d’une meilleure compréhension réciproque entre l’agriculture et la société. »

Le projet de loi d’orientation et d’avenir agricole doit être soumis au Parlement à l’automne. « Nous espérons que le Gouvernement tiendra compte de nos recommandations, qui restent très politiques, et qu’il saura les rendre opérationnelles », plaide le président de Valfrance, également à la tête de la démarche Adivalor, qui est selon lui également encore trop peu connue du grand public et des politiques.