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Convention pour le climat, l’agriculture peu présente dans le discours de Macron

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Le Président de la République a reçu les 150 membres de la Convention citoyenne pour le climat, le 29 juin. Il a confirmé que la quasi-totalité des mesures proposées seraient transmises au Gouvernement ou soumises à référendum. Hormis la mention des accords de libre-échange ou de la souveraineté alimentaire, les sujets agricoles ont été peu abordés par Emmanuel Macron lors de son allocution.

Convention pour le climat, l’agriculture peu présente dans le discours de Macron
Convention pour le climat, l’agriculture peu présente dans le discours de Macron

Reporté à cause du confinement, le second tour des élections municipales, organisé le 28 juin, a vu une véritable vague verte déferler sur de nombreuses grandes villes de France. C’est dans ce contexte que le Président de la République, Emmanuel Macron, s’est exprimé, le 29 juin, sur la suite à donner aux propositions de la Convention citoyenne pour le climat. L’inquiétude et l’incompréhension étaient de mise chez les agriculteurs, qui soulignaient le décalage des mesures concernant le secteur agricole, et leur métier. La réponse du Président, le 29 juin, ne devrait pas lever ces craintes. Emmanuel Macron a en effet confirmé qu’il retenait 146 des 149 propositions de la Convention. Trois « jokers » étaient prévus. « Je vous avais dit en janvier que toutes les propositions seraient transmises sans filtre, un nouveau processus débute aujourd’hui pour qu’elles soient mises en œuvre au plus vite », a ainsi déclaré le Président. Un conseil de défense écologique organisé d’ici à la fin du mois de juillet permettra de faire un point sur l’intégration de premières mesures. Un projet de loi spécifique devrait ainsi être présenté à la fin de l’été. Emmanuel Macron a par ailleurs expliqué se laisser la possibilité d’organiser un referendum sur des textes de lois, en 2021.

Accords de libre-échange et souveraineté alimentaire

Le sujet de l’agriculture n’a été que peu mentionné lors de cette prise de parole. Deux points ont été évoqués. En premier lieu, les accords commerciaux de libre-échange. « Aucun accord ne sera signé avec des Etats ne respectant pas l’accord de Paris », a affirmé Emmanuel Macron, rappelant avoir « stoppé net les négociations » sur le Mercosur. En ce qui concerne le Ceta, mis en place de manière transitoire actuellement, le Président a affirmé que si des évaluations montraient qu’il n’était pas conforme à l’Accord de Paris, « [il serait] le premier à proposer qu’on l’abandonne ». Aucune mention n’a cependant été faite de l’accord conclu entre la Commission européenne et le Mexique en mai, au grand dam une nouvelle fois des agriculteurs. Par ailleurs, Emmanuel Macron a insisté sur l’importance d’assurer la souveraineté alimentaire. « Le modèle que vous proposez est cohérent avec l’objectif d’indépendance, notamment alimentaire, a-t-il déclaré à l’intention des membres de la Convention. Nous devons renforcer notre capacité à produire des protéines, pour réduire nos importations. » Annoncé depuis près d’un an, le Plan protéines végétales devrait être présenté, selon le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, à la rentrée.

15 milliards d’euros sur deux ans

Le dynamisme, la qualité de vie dans les territoires ont été également été abordés. « Le développement des circuits courts, la sanctuarisation des terres agricoles y contribuent. Vous voulez allez plus loin pour atteindre le zéro artificialisation nette, allons-y », a ainsi déclaré le Président. Quant à la notion d’écocide, qui avait provoqué de nombreux remous suite à la proposition de l’inscrire dans la réglementation, Emmanuel Macron s’est dit favorable à l’étude de la manière dont celle-ci pourrait être intégrée au droit français, « mais pas dans la rédaction proposée ». De manière plus globale, le Président a expliqué vouloir replacer l’écologie au cœur de l’économie, tout en maintenant néanmoins la production. « L’économie à l’arrêt durant le confinement n’a réduit que de 8 % les émissions, ce n’est pas suffisant ». 15 milliards d’euros seront injectés sur deux ans pour assurer cette transition du modèle économique.