Coop de France, la FNSEA et l’Ania détaillent leur pacte productif
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Entre le décès de Jacques Chirac et les flammes qui ont embrasé l’usine Lubrizol de Rouen, la formule était toute trouvée pour Christiane Lambert pour parler de la compétitivité de l’agriculture française : « Notre agriculture brûle et nous regardons ailleurs », a scandé la présidente de la FNSEA le 1er octobre en conférence de presse.
Le syndicat agricole s’est réuni en présence de l’Ania et de Coop de France pour proposer des mesures pour redonner de la compétitivité au secteur agricole français, et ce, en réponse au pacte productif annoncé par le Gouvernement le 19 juin.« Ce pacte nécessite une inflexion des politiques publiques. Un ensemble de mesures sont à mettre en place autour de trois axes : la compétitivité coût, on ne peut plus être en décallage avec nos voisins européens ; la modernisation de nos outils de production, qui passe par l’investissement ; et enfin, le plein emploi », explique Dominique Chargé, le président de Coop de France.
Recul des investissements depuis 2013, contrairement au reste de l’UE
« Depuis 2013, les investissement dans l’industrie agro-alimentaire ont reculé de 2 % en France, alors qu’ils ont progressé de 50 % en Allemagne et de 16 % dans le reste de l’Union européenne. Le vieillissement et l’obsolescence des outils ont des conséquences sur la compétitivité » , cite Dominique Chargé. L’enjeu est d’accompagner les TPE et PME qui manquent souvent de finances. Les trois organisations proposent pour cela d’abaisser les seuils d’accès aux financements publics comme ceux proposés par la BPI, France AgriMer ou les régions. Le déficit chronique d’investissement dans les outils de transports, notamment fluviaux et ferroviaires, entame aussi la performance du secteur
21 000 emplois non pourvus chaque année
L’autre levier à activer pour renouer avec la compétitivité est celui de l’emploi. Sur le premier semestre 2019, près de 16 % des offres d’emploi du secteur agricole et agroalimentaire n’ont pas trouvé preneur, soit 21 000 emplois. « Je ne voudrais pas que notre capacité à investir soit limitée par notre capacité à recruter. Et nous n’en sommes pas très loin dans certains territoires », craint Dominique Chargé. Le pacte productif préconise de renforcer les liens avec les établissements scolaires pour redonner de l’attractivité aux métiers du secteur ou encore amplifier l’allègement des charges patronales pour les salaires compris entre 1,2 et 1,6 Smic.