COP21 et agriculture : deux semaines de débats autour du sol et de l’alimentation
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Du 30 novembre au 12 décembre 2015, la France a accueilli la 21e conférence internationale pour le climat. La COP 21 a été l’occasion de montrer la contribution du secteur agricole dans la lutte contre le changement climatique. « Il y a une réelle prise de conscience », se satisfait Jérôme Mousset, responsable du secteur agricole à l’Ademe. Deux points ont notamment été discutés dans les conférences parallèles : l’alimentation et le rôle joué par les sols dans le stockage du carbone. « Le sol apparaît comme un levier de stockage du carbone incontournable dans la lutte contre le changement climatique, qui vient compléter les actions nécessaires de réduction des émissions de gaz à effet de serre », poursuit-il. Les sols, puits de carbone et leviers de production Un coup de projecteur a été donné sur le projet 4 pour mille, porté par Stéphane le Foll. Lors de sa présentation officielle le 1er décembre, il a recueilli un fort intérêt de la part des États qui ont donné un accord de principe sur leur engagement. L’enjeu aune dimension internationale : de la bonne santé des sols va en effet dépendre la production mondiale des prochaines décennies. Tout reste encore à caler. L’année 2016 devrait être celle de l’organisation concrète du projet. La direction scientifique sera animée par les trois instituts de recherche : Cirad, Inra et Institut de recherche pour le développement (IRD). Des déclinaisons nationales et régionales devraient voir le jour. « Le projet 4 pour mille comporte un volet de recherche international et prend aussi en compte le soutien au développement de solutions », explique Antonio Bispo, ingénieur sol et environnement à l’Ademe. La structure a organisé le 8 décembre, au Bourget, un débat à l’occasion de la COP21 sur le sol. « Nous avons besoin de données au niveau mondial afin de mieux connaitre l’état des stocks », précise Antonio Bispo. Toutefois, l’enjeu n’est pas uniquement fondé sur le stockage mais s’étend aux changements de pratiques : couverture des sols, diversification des assolements, agroforesterie, prairies temporaires, etc. Alimentation : une composante socio-économique L’alimentation a également été présente dans les discussions de la COP21, avec un side event de l’Agence de l’environnement le 1er décembre au Bourget. Trois axes sont mis en avant : l'agriculture agro-écologique avec une réduction des intrants sur toute la chaine de production, le gaspillage alimentaire et l’évolution des régimes alimentaires pour aller notamment vers une baisse de la consommation de viande dans les pays occidentaux. « Sur l’alimentation, les actions à mettre en œuvre sont largement connues, reconnait Vincent Colomb, spécialiste de l’évaluation environnementale à l’Ademe. La question porte maintenant sur le changement de comportements et les équilibres économiques. Il y a donc une composante socio-économique très forte. » Quoi qu’il en soit, l’évolution de l’agriculture et des modes d’alimentations parait incontournable au regard de l’augmentation de la population mondiale. Car demain, il faudra pouvoir répondre aux besoins alimentaires des citoyens sans accentuer la déforestation de la planète.