A l’heure où les chefs d’États du monde entier se réunissent pour trouver un accord sur le climat, les coopératives agricoles françaises témoignent de leur engagement pour la planète. Le 2 décembre, deux temps forts leur étaient dédiés. Coop de France a ainsi investi la Galerie des solutions au musée de l’air du Bourget pour présenter une initiative d’Invivo. En parallèle, le ministère de l’Agriculture a organisé une table ronde à l’espace Génération Climat en présence de Terrena (44) et de la Dauphinoise (38). De la mise en place de bonnes pratiques agricoles à la commercialisation de proximité, les coopératives ont fait part de leurs actions pour le climat.
- Avec AgriCO2, Terrena réduit ses émissions de GES
S’appuyant sur des travaux de
l’Inra et soutenu par l’Ademe, le projet AgriCO2 de Terrena encourage les adhérents à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Comment ? En instaurant des
bonnes pratiques agricoles, comme l’optimisation de la
fertilisation azotée, le stockage du carbone, l’alimentation des animaux, la valorisation des effluents d’élevage et la réduction des énergies fossiles. « La dynamique collective est un vrai atout », souligne Louison Laissus, chargée d’étude de la démarche AgriCO2 chez Terrena. En 2014, 800 agriculteurs étaient engagés, ils seront près de 2400 à la fin 2015. A ce jour, plus de
15 000 tonnes équivalent CO2 ont été économisées. - En Rhône-Alpes, une filière soja 100 % locale
En Rhône-Alpes, 58 % des adhérents de la coopérative La Dauphinoise travaillent en polyculture élevage et sont engagés dans quinze signes de qualité. « 50 % de nos céréales ne font pas plus de 1,5 km par tonne contre 6 km il y a dix ans. On arrive à économiser 8 camions par jour », témoigne
Grégoire Pinçon de la coopérative. Dans ce cadre, utiliser du
soja brésilien ayant parcourus 9000 km n’était pas cohérent, d’où l’idée d’une production régionale. Une usine a été créée en 2012 pour fabriquer
les tourteaux avec le soja local. L’intérêt est économique, agronomique et environnemental. Le soja made in Drôme émet 340 kg eq CO
2/t contre 930 kg eq CO
2/t pour les graines brésiliennes, soit
deux tiers d’émissions de GES économisées.
- Commercialiser des produits proches des exploitations
Les bonnes pratiques ne s’arrêtent pas aux portes de la ferme. Elles vont jusque dans le panier du consommateur. Portés par I
nVivo, les magasins Frais d’Ici s’engagent dans une démarche de proximité. Deux magasins ont ouvert leurs portes à Toulouse et Dijon, deux autres sont prévus pour 2016. 50 % des produits proviennent d’exploitations situées dans un rayon de
50 à 60 km autour du magasin. « Sur chaque étiquette, vous avez la distance parcourue par le produit », témoigne
Philippe Vincent, qui a accompagné l’implantation des magasins. Un moyen de sensibiliser le consommateur. Dernière amélioration en date, le service en vrac. « Cela évite le suremballage et encourage à n’acheter que ce dont on a besoin », explique le conseiller. A.D. et J.L.