Création de l’Office français de la biodiversité : l’agriculture largement débattue au Sénat
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La Commission développement durable du Sénat examinera le 3 avril 2019 le projet de fusion entre l’Agence française pour la biodiversité (AFB) et l‘Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) qui créera l’Office français de la biodiversité. Raison pour laquelle elle a tenu à auditionner le 13 mars, Isabelle Autissier, présidente de WWF, et Gilles Bœuf, président du Comité scientifique de l’AFB. Lancée en janvier 2017, l’AFB ne comprenait pas au départ l’ONCFS qui souhaitait garder son indépendance. Une position qu’elle a assoupli suite aux réformes de la chasse, négociées cet été avec le président de la République. Par ailleurs, la France accueillera la septième session plénière de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), du 29 avril au 4 mai 2019. Les Sénateurs souhaitaient y voir plus clair dans les enjeux autour de la biodiversité.
Une fusion attendue
Isabelle Autissier et Gilles Bœuf ont tous les deux approuvé la fusion entre l’AFB et l’ONCFS. « La biodiversité doit être traitée collectivement, a insisté la présidente de WWF. Il faut que le Conseil d’administration de la nouvelle entité soit le plus large possible pour engendrer un véritable débat et que tous les sujets soient mis sur la table. » Parmi les acteurs fortement attendus : le monde agricole. L’agriculture a d’ailleurs suscité le plus d’interrogations de la part des sénateurs. Un secteur vu comme en partie responsable de la perte de biodiversité, mais qui en souffre également. « Le plan Écophyto a été un échec, a expliqué Gilles Bœuf. Il faut nous remettre autour de la table avec le monde agricole. » Et d’ajouter : « Les chercheurs n’ont pas fait leur boulot sur les alternatives aux pesticides »
Isabelle Autissier appelle à un nouveau pacte agricole
L’importance de la préservation des sols pour conserver une agriculture performante a été mis en avant. « Il existe des alternatives, notamment avec l’agroécologie. La complexité est la transition vers de nouveaux modèles », indique Isabelle Autissier. Une meilleure rémunération des efforts des agriculteurs a également été souhaitée par les deux protagonistes.
Isabelle Autissier en appelle ainsi à un nouveau pacte agricole pour sortir du modèle actuel : « Les agriculteurs n’en peuvent plus d’être désignés comme des méchants, des pollueurs. Aucun ne se vante de mettre des pesticides sur ses champs. Redonnons aux agriculteurs la fierté de faire leur métier et reconnectons-les avec les citoyens. »