Des betteraviers en colère face aux prix d’acompte
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La grogne ne cesse de monter chez les planteurs de betteraves. Après l’annonce de la réduction drastique d’activité des usines de Saint Louis Sucre (cf autre actu dans cette lettre), c’est le montant des acomptes qui révolte les agriculteurs. « C’est la stupeur et l’incompréhension qui prédominent chez les agriculteurs face à des versements en repli a minima de 500 €/ha », déplore la CGB dans un communiqué.
Le 29 mars, les planteurs de Tereos apprenaient par courrier qu’ils ne toucheraient que 6,5 €/t comme second acompte, soit 6 € de moins que le premier acompte versé fin novembre. « Comme annoncé lors des AG, Tereos versera une rémunération globale moyenne de 25 € pour la campagne 2018/19, malgré la situation de marché difficile. Un deuxième acompte vient d’être versé aux coopérateurs à fin mars. D’autres versements suivront pour atteindre la garantie de 25 € », a voulu rassurer François Leroux, président du conseil de surveillance de Tereos, le même jour sur twitter. Un groupe d’une quinzaine de planteurs s’est rendu sur son exploitation le 31 mars pour manifester leur mécontentement.
Une situation « inadmissible et incompréhensible » chez Saint Louis Sucre
Le diagnostic est encore plus lourd chez Saint Louis Sucre, filiale de Sudzücker. « Saint Louis Sucre, sans jamais ouvrir la porte à une négociation réelle avec les planteurs, annonce des conditions de rémunération inacceptables faisant des agriculteurs la principale variable d’ajustement », dénonce la CGB, jugeant la situation « inadmissible et incompréhensible ». Plus de 500 planteurs ont manifesté le 5 avril devant la sucrerie de Roye (80) appartement à Saint Louis Sucre pour réclamer 5 euros de plus d’ici à la fin avril.
« En 2018, Sudzücker a décidé de nous payer la betterave, tout compris, 17 €/t, avec un éventuel supplément de prix. Mais je ne vous ferai pas l’injure de vous rappeler que les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent, pas ceux qui les donnent. Il manque donc 5 € sur le prix final de Cristal Union, 8 € sur le prix final de Tereos, 9 € sur l’usine de M. Ouvré à Souppes et 10 € sur l’usine de M. Lesaffre », déclare Alexandre Quillet, président de la CGB Eure, lors de la manifestation. Il est tout à fait possible de payer la betterave à un juste prix, un prix correct, malgré la morosité du marché ! »