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Des traces de pesticides dans l’eau du robinet selon Générations futures, l’UIPP réagit

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Dans un rapport publié le 17 juin, Générations futures s’intéresse à l’eau du robinet et aux détections de molécules CMR ou perturbateurs endocriniens présumés. Face aux chiffres présentés, l’UIPP insiste sur la distinction à faire entre détection et risque, et rappelle que les produits commercialisés bénéficient d’autorisations de mise sur le marché.

Des traces de pesticides dans l’eau du robinet selon Générations futures, l’UIPP réagit
Des traces de pesticides dans l’eau du robinet selon Générations futures, l’UIPP réagit

Après l’alimentation et les eaux de surfaces et souterraines, Générations futures a présenté, le 17 juin, un rapport sur la présence de pesticides dans l’eau du robinet. Il s’intéresse plus particulièrement aux substances dites CMR* ou perturbateur endocrinien présumé. Pour cela, l’association s’est appuyée sur une vaste base de données découlant des contrôles sanitaires de l’eau du robinet par les Agences régionales de santé, mise à disposition par le ministère de la Santé. Selon les données, sur les 273 447 prélèvements effectués au total, 25 566 correspondaient à la recherche d’au moins une molécule pesticide. Parmi ces dernières, 8 835, soit 35,6 % (et 3 % des prélèvements totaux) ont révélé la présence d’au moins un résidu de pesticide au-delà des limites de quantification. Plus précisément, 185 substances différentes ont été quantifiées au moins une fois, dont 47 sont considérées comme CMR et 91 comme perturbateurs endocriniens suspectés, selon la base de données TEDX.

Des molécules interdites

Sur les dix substances les plus retrouvées, sept sont interdites et ne sont plus commercialisées en France. « Ce n’est pas une information rassurante, cela montre l’inertie du système qui fournit notre eau », souligne le président de Générations futures, François Veillerette. Dans son rapport, l’association demande à ce qu’une politique « efficace » de réduction de l’usage des pesticides soit mise en place, rappelant les résultats mitigés des plans Écophyto, mais aussi les ambitions affichées en la matière par la Commission européenne à travers son Green Deal. Générations futures souhaite également que les données d’analyses sur les recherches de pesticides dans l’eau potable soient harmonisées au niveau national. Aucune liste n’ayant été établie, chaque agence régionale de santé choisit quels pesticides rechercher. Ce qui aboutit à de grandes disparités entre les départements, avec par exemple 10,5 pesticides analysés en moyenne dans l’Aisne, contre 590 dans le Var.

Faire la distinction entre la détection et le risque

« Il ne faut pas imaginer qu’en buvant de l’eau du robinet il y a un risque pour la santé », réagit pour sa part Eugénia Pommaret, directrice générale de l’UIPP. Elle rappelle la faible proportion d’analyses où des pesticides ont été détectés. La directrice de l’UIPP insiste sur la distinction à opérer entre détection et risque d’une molécule. « Ce flou est entretenu dans chaque rapport de Générations Futures, regrette-t-elle. Lors de l’évaluation des molécules, pour pouvoir être mises sur le marché, le risque est estimé. Ce processus est basé sur la science, qui évolue et rend ces évaluations de plus en plus strictes. »

*Cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques