Eau : la Cour des comptes jette un nouveau pavé dans la mare
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La publication le 11 février du dernier rapport de la Cour des comptes a jeté un nouveau pavé dans la mare des critiques sur la politique de l'eau en France. L'analyse des bilans chiffrés fait notamment apparaître de gros décalages entre l'argent collecté auprès des industriels et agriculteurs et les dépenses pour parer aux pollutions que leurs activités engendrent. La Cour des comptes met en avant les déséquilibres du principe pollueur-payeur, montrant par exemple que les usagers domestiques ont acquitté 87 % du total de la redevance collectée par les agences de l'eau en 2013, alors que la part des industriels est descendue à 7 % (- 15 %) et celle des agriculteurs stagne à 6 % (en moyenne des six agences). Des critiques qui passent mal du côté des agriculteurs qui estiment payer largement à l'État leur lot de taxes et de redevances destinées à la maîtrise des pollutions. « Dans un département moyen du bassin Loire Bretagne, les agriculteurs ne représentent que 1 % de la population mais contribuent à 10 % du budget de l'agence de l'eau, commente Éric Thirouin, président de la commission environnement à la FNSEA (Fédération nationale des exploitants agricoles). La gestion des agences de l'eau a été sérieusement critiquée par la Cour des comptes, aussitôt soutenue par la ministre de l'Écologie Ségolène Royal qui promet la mise en place urgente de « réformes efficaces et justes » et réclame plus de transparence sur la gestion des agences de l'eau.