Écoantibio, tous les indicateurs sont au vert
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L’Anses a publié le 17 novembre de bons résultats sur les ventes d’antibiotiques pour l’élevage et l’évolution des bactéries résistantes.
Les quantités d’antibiotiques vendues pour l’élevage sont en diminution constante. Les chiffres de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, Anses, et de l’Agence nationale du médicament vétérinaire, ANMV, publiés le 17 novembre 2020, révèlent une baisse de 10,5 % des ventes de médicament en 2019 par rapport à 2018, et une baisse de 10,9 % du niveau d’exposition. Celui-ci est au plus bas depuis le début du suivi en 1999.
Une exposition en diminution de 45,3 %
Par rapport à 2011, année de référence du premier plan Écoantibio qui visait une réduction de l’usage des antibiotiques de 25 % en cinq ans, l’exposition, toutes espèces animales confondues, a diminué de 45,3 %. Cette tendance est variable selon les espèces : elle a baissé en un an chez les bovins (9,9 %), les porcs (16,4 %) et les volailles (12,8 %). Depuis 2013, l’exposition aux antibiotiques d’importance critique a également fortement diminué et s’est stabilisée ces trois dernières années. Entre 2013 et 2019, elle a baissé de 86 % pour les fluoroquinolones et de 94,1 % pour les céphalosporines de dernières générations. La colistine, pour laquelle des mécanismes de résistance transférables ont été décrits, a vu son taux d’exposition diminuer de 64,2 % par rapport au niveau moyen de référence entre 2014 et 2015.
Des résistances en baisse
En parallèle, les résistances diminuent. Le taux de bactéries résistantes aux céphalosporines est de 1 % chez les porcs et les volailles. Pour les fluoroquinolones, ce chiffre est compris entre 3 % pour les porcs et dindes et 8 % pour les bovins.
Pour ce qui est des autres antibiotiques, la tendance générale est une légère baisse ou une stabilisation de la résistance. La situation est variable selon les filières. Les volailles ont le taux de bactéries résistantes aux antibiotiques le plus faible, au maximum de 30 % chez les poules et les poulets et de 40 % pour les dindes. La diminution de l’antibiorésistance a été moins nette pour les porcs et la situation est stable pour les bovins : le plus fort taux de bactéries résistantes est de 65 % chez les porcs et 75 % chez les bovins.
Les bactéries multirésistantes sont en baisse toutes filières confondues. En 2019, la proportion de souches multirésistantes est la plus forte chez les bovins, avec 15,5 %, et la plus faible chez les dindes (2 %).
Objectifs atteints pour les porcs, volailles et bovins
L’objectif de baisse de 50 % en cinq ans fixé en 2017 par le second plan Écoantibio a été atteint pour les filières porcine, avicole et bovine, indique l’Anses. « Cette évolution remarquable montre l’incroyable énergie que mettent les éleveurs à améliorer en permanence les conditions d’élevage de leurs animaux, que ce soit en matière d’hygiène, de prévention sanitaire ou de suivi du bien-être animal », a indiqué Anvol, l’interprofession des volailles de chair dans un communiqué du 18 novembre. La filière va se fixer très rapidement de nouveaux objectifs dans le cadre de son Plan Ambition 2025 « afin de poursuivre cet engagement dans la lutte contre l’antibiorésistance ».
« La dynamique pour une utilisation prudente et responsable des antibiotiques menée ces dernières années est un succès, estime l’Anses. Elle doit être maintenue par les efforts continus de chacun des acteurs. »
Pour que cette dynamique ne tombe pas, le ministère de l’Agriculture a lancé le 18 novembre une campagne de sensibilisation pour un usage raisonné des antibiotiques en élevage et chez les animaux de compagnie : « Les antibios, comme il faut, quand il faut ». Elle sera relayée par la presse spécialisée et les différents acteurs mobilisés sur l’antibiorésistance : cabinets vétérinaires, associations de protection animale, organisations professionnelles du secteur de l’élevage, partenaires du plan Écoantibio, etc.