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Ecophyto 2 : pour les producteurs de blé, l’objectif chiffré est inatteignable

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A l’occasion de son conseil d’administration du 17 novembre, l’Association générale des producteurs de blé (AGPB) est revenue sur la V2 du plan Ecophyto. Philippe Pinta, président de l’AGPB juge la démarche trop théorique et fustige l’absence de pragmatisme. « Réduire de 50 % les pesticides en dix ans, je ne sais pas faire ! », assène le président, qui souhaite un système plus proche du modèle allemand. Outre-Rhin, les seuils à atteindre pour les exploitations les plus consommatrices de produits phytosanitaires sont déterminés régionalement. Ils varient d’une année sur l’autre selon les aléas climatiques. L’exemple allemand Ces valeurs s’appuient sur les résultats de fermes modèles basées sur tout le territoire. L’AGPB estime qu’en France, les objectifs de réduction pourraient s’appuyer sur les résultats des fermes Dephy. Mais pour l’instant, ces exploitations ne sont que des « vitrines » sur l’Hexagone. Les certificats d’économie de produits phytosanitaires (CEPP) n’échappent pas au mécontentement de producteurs de blé. « Les CEPP constituent un prélèvement indolore pour les agriculteurs. Les distributeurs seront pénalisés financièrement s’ils ne respectent pas les conditions, mais à la sortie, ce sont indirectement les agriculteurs qui vont payer, à travers une offre de produits phytosanitaire qui va être réduite », déplore le président de l’AGPB. Par ailleurs, sur l’enjeu climatique, Jean-François Isambert, secrétaire général de l’AGPB, s’est dit prêt à accepter tous les objectifs fixés dans le cadre de la Cop 21… si toutefois ils ne se traduisent pas par une sur-réglementation à l’échelle française.