Ecophyto : les fermes Dephy face à l’enjeu de la diffusion des pratiques
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Succès reconnus d’Ecophyto, les réseaux de fermes Dephy doivent être reconduits et renforcés dans la version 2 du plan. Le colloque national Dephy, organisé le 5 novembre à Paris, a permis de se projeter sur la continuité du dispositif, et notamment sur la nécessité d’en diffuser les enseignements.
Stéphane Le Foll a d’ailleurs indiqué le 4 novembre qu’il entend capitaliser sur les bonnes pratiques identifiées dans les quelques 3000 fermes des réseaux, pour les diffuser dans 30 000 exploitations en cinq ans. Pierre Schwartz, de la Direction générale de la performance économique et environnementale des entreprises (DGPE), a tenu à souligner que le renforcement des réseaux Dephy avait fait l’unanimité lors du Comité consultatif de gouvernance d’Ecophyto, le 4 novembre. S’il a également précisé la montée en puissance du réseau à l’échelon régional, initié en 2014, Pierre Schwartz a surtout confirmé l’enjeu de la diffusion pour les réseaux Dephy.
Intégrer toute la filière
En regroupant des acteurs variés, « le réseau Dephy doit être la courroie entre le système de R&D et les agriculteurs », explique Sebastien Windsor, président de la Chambre d’agriculture de Seine-Maritime. Mais pour que le transfert opère, « l’aval doit s’engager », insiste David Lafond, porteur du projet EcoViti Val de Loire/Centre à l’Institut de la vigne et du vin (IFV). La réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires impacte le fonctionnement de l’exploitation, mais elle modifie aussi la production finale. Mélanges de cultures ou « fruits et légumes moches » doivent trouver leurs débouchés pour pérenniser les modifications de pratiques. Le réseau Dephy doit donc dépasser ses propres frontières.
Les mentalités évoluent
Les réseaux de fermes Dephy n’oublient pas de s’intéresser à d’autres paramètres que l’indice de fréquence de traitement (IFT). La productivité est évidemment prise en compte, tout comme la consommation de fuel, le temps de travail et les mentalités. Les exploitants des réseaux deviennent ainsi plus tolérants à la présence de bioagresseurs. En 2013, 31 % des agriculteurs Dephy acceptaient une baisse de rendement due aux maladies, à condition que la marge soit maintenue, contre 24 % initialement. Un autre levier pour baisser les IFT… Voir également l’article : Le Foll commente et détaille Ecophyto 2