Référence agro

EGA : communication, transition, territoire… les premières tendances se dessinent

Le | Politique

Lancés officiellement en juillet, avant que les premiers ateliers ne démarrent fin août, les États généraux de l’alimentation en arrivent au stade des premiers bilans. Le Président de la République se prêtera à cet exercice, le 11 octobre a priori. D’autres parties ont pris la parole lors d’un débat organisé le 28 septembre à l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA). Si le ministre de l’agriculture, présent, s’est contenté de rappelé le sens des EGA, d’autres participants sont allés plus loin dans l’analyse de ce premier mois d’échanges.

Une communication à accentuer pour regagner la confiance du consommateur

Un point de consensus : le consommateur est pris de doutes au gré des crises et scandales sanitaires. Et le secteur subit. Animateur de l’atelier 10, Guillaume Garot souhaiterait que les agriculteurs quittent leur posture « défensive » et soient proactifs, expliquent davantage leur métier. Notamment aux enfants, « l’éducation étant le plus durable des socles. »

« L’agriculture doit davantage communiquer, et mieux, confirme Serge Papin, président de l’atelier 5. Nous sommes tous responsables, et nous devons tous réagir. » Le président de Système U se dit favorable à des campagnes pédagogiques cofinancées par l’ensemble de la filière.

Les territoires, au cœur des démarches agricoles

Les élus des chambres se sont montrés attachés aux Projets alimentaires territoriaux (PAT). Et n’ont pas manqué d’interroger les responsables d’atelier sur ce dispositif mis en place par la majorité précédente. Les réponses sont positives. « Les PAT structurent l’offre local et peuvent même être un tremplin pour l’export, juge Guillaume Garot. Les Italiens ont gagné des parts de marché à l’international en soignant leurs terroirs. »

Sébastien Windsor, qui pilotera l’atelier 13, pense que les PAT permettent de dépasser l’alimentaire et intègrent pleinement la bioéconomie, qui y est fortement liée. Jean-Pierre Raynaud, président de la commission agriculture de Région de France et de l’atelier transversal, appelle à ne pas restreindre le rôle des collectivités : « Faciliter les réponses locales pour les appels à projets alimentaires de la restauration collective, c’est bien, mais ça ne suffira pas à tirer d’affaire l’agriculture, soyons-en conscients. »

Accompagner la transformation des exploitations

Dernier thème fort abordé : le nécessaire accompagnement des exploitations vers la multi-performance. Daniel Roguet, vice-président de l’APCA, appelle à ce que 10 % des 5 milliards d’euros dédiés à l’agriculture dans le cadre du grand plan d’investissement soient fléchés dans ce sens : formations, machinismes, numérique… Philippe Mauguin co-préside l’atelier 14, qui a démarré le 28 septembre. « Nous ferons état de votre proposition, a-t-il répondu.  Cette transition passe aussi par le partage des expériences. L’Inra travaille déjà à la communication des références actuellement amassées dans le cadre des réseaux Dephy. » De son côté, Sébastien Windsor souhaite que les l’accompagnement ne soit pas trop coercitif : « Il est bon de donner une direction sans aller jusqu’à brider les idées pionnières, les innovations spontanées, de terrain. »