EGA : des réactions positives mais prudentes aux annonces de Macron
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La FNSEA souhaite une « clarification des engagements » du Président, notamment en termes de cadence, mais apprécie qu’il ait retenu un certain nombre de propositions formulées lors des ateliers. Un Président que Christiane Lambert juge un poil « donneur de leçons », notamment sur le fait que certains modèles de production devraient arrêtés car ils ne fonctionnent pas. « Tous les français ne mangeront pas bio demain », a-t-elle souligné.
Le secteur des grandes cultures (AGPB, APGM, CBG et FOP) s’est « reconnu dans le besoin d’avoir une agriculture diversifiée et plurielle à vocation économique, la nécessité de disposer d’une organisation en filière, le rôle de l’export ou encore le refus de laisser les agriculteurs dans des impasses techniques », indiquent les structures citées dans un courrier commun du 16 octobre. « Notre ambition a toujours été de produire plus, produire mieux. (…). Cependant, les producteurs de grandes cultures attendent de votre gouvernement une démarche co-construite, dotée d’une vision économique, basée sur la science mais aussi sur une confiance renouvelée. »
Les chambres d’agriculture « saluent l’ambition portée par le Président » mais rappellent que les EGA ne sont pas terminés. Si elles souhaitent contribuer aux plans des filières, elles rappellent qu’il est « indispensable de croiser l’approche filière avec la multi performance des exploitations et les projets de territoire ».
La Confédération Paysanne se réjouit que le gouvernement ait « enfin donné un cap pour sa politique agricole », notamment pour la fixation des prix. « Seule la Conf’ exigeait une loi suite à ces États généraux, nous l’avons obtenue : le revenu paysan doit enfin être sécurisé, se réjouit-elle dans un communiqué.
Félicitations également du côté de la Coordination Rurale, qui salue « des ambitions louables » mais attend leur mise en œuvre et espèce que cela sera fait avant 2020. Pour elle, « seule une réforme urgente et radicale de la PAC et du droit de la concurrence assurera durablement un revenu agricole par des prix supérieurs aux coûts de production ».
Sur FranceInfo, le 12 octobre, Jérémy Decerle, le président des Jeunes Agriculteurs s’est dit « satisfait » des annonces d’Emmanuel Macron. Mais il le sera encore plus « quand l’argent sera retourné dans les cours de ferme ». Quant à l’éventuelle hausse de prix des aliments, « si chaque filière maîtrise correctement le coût et choisit le bon mécanisme, la hausse ne sera peut-être pas importante ». Réorganiser leurs filières de production ? Les Jeunes Agriculteurs y sont favorables s’ils sont sûrs du résultat.
France nature environnement (FNE) salue les annonces du chef de l’Etat à Rungis, dans un communiqué le 12 octobre. Pour l’association, elles « vont dans le bon sens » s’agissant « de la réduction de notre dépendance aux produits phytosanitaires, la valorisation des services environnementaux, l’étiquetage renforcé, le bien-être animal, l’indépendance de l’expertise, la formation agricole, la séparation de la vente de pesticides du conseil aux agriculteurs… »
Refroidie par de récentes décisions jugées handicapantes pour la dynamique du secteur, la filière bio note fans un communiqué du 12 octobre, titré « passer du discours aux actes », les bonnes intentions du Président . La Fnab rappelle toutefois que les signaux envoyés sont pour le moment plutôt à même de « creuser le fossé entre pouvoirs publics et producteurs bio. » Et de rappeler les mesures récentes : transfert du premier au second pilier de la Pac jugés insuffisants , ou la fin annoncée des aides au maintien en agriculture bio.
Coop de France annonçait attendre, la veille de l’allocution d’Emmanuel Macron, l’annonce d’une rétribution des services environnementaux rendus par l’agriculture bio. Le Président a répondu à ce souhait, et élargi ce principe à l’ensemble des « services que les agriculteurs rendent à la collectivité en agissant pour préserver les sols, les eaux, la biodiversité et rémunérer de manière juste ces services. » Une enveloppe de 200 millions d’euros est prévue. « Si le signal est bon nous serons cependant vigilants sur la forme que ce nouveau soutien prendra », rebondit la Fnab.
A.G et E.P.