EGA : les présidents des ateliers livrent leurs premières conclusions
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En amont du discours d’Emmanuel Macron le 11 octobre à Rungis, les présidents d’ateliers des États généraux de l’alimentation ont livré leurs conclusions, après plusieurs jours de travail. « 11 000 contributions écrites, une trentaine de réunions d’ateliers avec des groupes de 60 à 70 participants comprenant tous les courant de pensée et tous les modes de production, ainsi qu’une dizaine de réunions bilatérales », énumère Stéphane Travert en introduction. Le Président s’est appuyé sur plusieurs enseignements issus des travaux pour délimiter les contours de sa future loi visant à engager la transition agricole prévue pour 2018. Tour d’horizon des mesures phares.
Atelier 1
- Mieux répondre aux attentes des consommateurs en termes de qualités nutritionnelles et environnementales, d’ancrage territorial, de bien-être animal et d’innovations.
- Nouvelle gouvernance de la politique alimentaire au niveau national avec une approche plus transversale.
- Améliorer l’information concernant les produits alimentaires, sur l’étiquetage, avec des outils numériques notamment.
Atelier 2
- Développer les initiatives locales et créer des synergies.
- Créer des plateformes numériques pour faire rencontrer l’offre et la demande de produits agricoles, notamment pour les marchés publics, avec pour objectif qu’elles couvrent 100 % du territoire.
- Établir un objectif chiffré et un délai d’intégration de produits durables dans les cantines. Pour l’instant le pourcentage et la date n’a pas fait consensus dans l’atelier.
- Réduire le poids du prix dans les critères d’appels d’offre et rendre obligatoire les critères du durabilité.
Atelier 3
- Développer la bioéconomie et l’économie circulaire.
- Développer la recherche, développement et l’innovation dans les systèmes de production innovant afin de développer notamment des solutions de biocontrôle et des fertilisants d’origine organique.
- Adapter la fiscalité en créant un crédit d’impôt bioéconomie.
- Adapter la réglementation à des systèmes de productions productifs, soutenir un vrai plan protéine et favoriser la fertilisation organique.
- Créer une BPI adaptée aux petits projets, comme ceux portés par des agriculteurs.
Atelier 4
- Conquérir de nouvelles parts de marché sur les marchés européens et internationaux et faire rayonner l’excellence du modèle alimentaire et le patrimoine alimentaire français en France et à l’international.
- Promouvoir et communiquer sur l’excellence agricole et agroalimentaire française en lançant par exemple une marque « France » pour sortir du foisonnement de logos. Profiter d’un évènement international comme le Sial pour la lancer.
- Améliorer la compétitivité des filières agro-alimentaires du champ jusqu’au consommateur final en augmentant les investissements dans les secteurs-clés comme la logistique.
- Engager un programme de recherche, développement, innovation et formation pour proposer une production rentable et propre de l’amont agricole jusqu’au produit final.
Atelier 5
- Rendre les prix d’achat des produits agricoles plus rémunérateurs pour les agriculteurs.
- Favoriser le regroupement des agriculteurs pour mieux négocier.
- Instaurer des contrats qui tiennent compte des coûts de production.
- Renforcer le rôle de médiateur dans les négociations commerciales.
Atelier 6
- Adapter la production agricole aux besoins des différents marchés et aux besoins des transformateurs.
- Renforcer le rôle des interprofessions dans leurs missions d’information et de constructions d’indicateurs de prix à destination des agriculteurs.
- Créer un guide national d’interprétation du droit à la concurrence, qui a besoin d’être assoupli.
- Renforcer les échanges entre interprofessions et organismes publics comme FranceAgriMer.
Atelier 7
- Améliorer les relations commerciales et contractuelles entre les producteurs, les transformateurs et les distributeurs.
- Assouplissement du seuil de revente à perte.
- Étude d’impact sur l’agriculteur lié à cet assouplissement, qui pourrait être expérimenté pendant trois ans avec un suivi annuel.