EGA : « N'oublions pas les produits standardisés », Yves Delaine, groupe Avril et président de l'atelier six
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Référence-environnement : Quel est votre état d’esprit au démarrage des États généraux de l’alimentation ?
Yves Delaine : J’aborde ces ateliers d’une manière positive. Une cinquantaine de représentants du monde économique, citoyens, élus, experts, l’État et les partenaires sociaux participeront à cet atelier. C’est une occasion unique de se retrouver autour de la table, d’utiliser notre intelligence collective pour trouver des solutions afin de créer davantage de valeur sur nos filières et de parvenir à une meilleure répartition de la valeur. Nous allons travailler principalement sur les outils comme la contractualisation, les cahiers des charges (quantitatif et qualitatif), l’équilibre des forces dans les filières grâce aux organisations de producteurs, les interprofessions, en fonction des différents marchés.
R.E. : Sur quels points souhaitez-vous mettre l’accent ? Quelles sont vos attentes ?
Y.D. : J’attends que l’on réfléchisse à la création de valeur dans la diversité des filières agroalimentaires. Il ne faudra pas oublier, même si ce n’est pas le sujet central, les débouchés non alimentaires, qui sont complémentaires. Et surtout, en veillant à ne pas opposer les systèmes. On a trop tendance à dire que la solution, c’est le bio, les circuits courts, les signes de qualité… Bien entendu, ils sont importants et répondent à une demande des consommateurs. Mais n’oublions pas le cœur de marché, avec des produits davantage standardisés. Une demande à laquelle il faut savoir répondre avec des produits de qualité et accessibles. Nous devrons intégrer à nos débats le sujet de la compétitivité. Car, même si notre priorité est le marché domestique, la France, grand pays exportateur est dans une situation inquiétante. Nous perdons des parts de marché, des filières rencontrent des difficultés à se défendre face à des produits d’importation. Nous devons travailler sur les leviers de compétitivité à activer : l’innovation, le travail sur les charges de l’amont à l’aval… Un beau challenge auquel nous allons nous attaquer ensemble et en lien bien sûr avec les autres ateliers.
Propos recueillis par Julia Landrieu
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