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EGA : un consensus pour inverser la construction des prix alimentaires

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La dernière session de l’atelier 5 des États généraux de l’alimentation s’est tenue le 28 septembre. Ses conclusions figurent parmi les plus attendues du premier chantier, dédié à la répartition de la valeur au sein des filières. L’un des présidents de l’atelier, Serge Papin, qui est également le patron de Système U, a annoncé le jour-même que l’ensemble des participants s’étaient mis d’accord pour proposer une nouvelle manière de définir les contrats dans le secteur agro-alimentaire.

Partir de la production

« L’idée est d’inverser la construction des prix, en partant de la production », a-t-il expliqué lors d’une table ronde organisée le même jour à l’APCA. Et non plus de partir du prix consommateur et de le répartir en remontant la filière, quitte à ce qu’il ne reste plus rien à l’agriculteur. Des instances comme FranceAgriMer, les interprofessions, l’Observatoire de la formation des prix et des marges… seraient invités à établir des indicateurs qui aideront à trouver un montant rémunérateur pour le producteur. Charge à l’aval, ensuite, d’ajouter la valeur de son propre travail.

Selon Serge Papin, ce type de contrat existe déjà, et Système U en aurait signé une cinquantaine, notamment avec Terrena ou Biolait. L’idée est donc de généraliser cette pratique. « Si cela prend, ce concept peut tout changer dans le paysage agro-alimentaire, s’enthousiasme-t-il. Les signaux sont bons : les soixante participants de l’atelier sont unanimes. » Le parton de Système U identifie toutefois un point de vigilance : des produits importés à un prix très inférieur aux prix ainsi construits serait susceptibles de détourner le consommateur aux moyens limités.

Révision des seuils de revente à perte : Papin tacle Leclerc

Satisfait du contenu de son atelier 5, Serge Papin estime toutefois que les EGA ne pourront être un succès que si les mesures qui en ressortent sont complétées par un encadrement des promotions et une révision à la hausse du seuil de revente à perte (atelier 7). Sans le citer, il a notamment critiqué la prise de parole, le 26 septembre sur son blog, de Michel-Édouard Leclerc, pour qui ce dernier point provoquerait une hausse des prix conséquente pour le consommateur. « Ceux qui parlent de +15 % sur les prix sont des menteurs, indique Serge Papin. Ils veulent faire peur pour que rien ne change. C’est de la démagogie, et la machine médiatique est déjà en train de s’emballer. Au monde politique de ne pas tomber dans le piège. »