Égalim, sécheresse, pesticides : les dossiers chauds de la rentrée
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Pour sa conférence de presse de rentrée, le 30 août à Paris, la FNSEA a balayé les actualités qui rythmeront la rentrée. Une chose est sûre, l’emploi du temps des prochaines semaines s’annonce chargé ! À commencer par les conséquences de la sécheresse de cet été. Le syndicat a déploré le « silence assourdissant » du gouvernement à ce sujet, qui n’a pas donné suite à la demande de rendez-vous de la fédération. « Si le climat change, changeons ! Mais il faut des solutions techniques, fiscales, financières. On ne peut pas juste rester à faire le constat de ce changement », prône Christiane Lambert, la présidente du syndicat.
Stockage de l’eau : rattraper le retard
La FNSEA attend notamment des annonces fortes concernant les dérogations pour les Surfaces d’intérêt écologique (SIE) et les Cipan, la réouverture des cellules d’urgence en préfecture afin de mesurer l’impact économique de la sécheresse sur les exploitations, ou encore le stockage de l’eau. « En France, nous stockons 2,7 % de l’eau de pluie, contre 21 % en Espagne. Sur les dix dernières années, les autres pays européens ont augmenté leur capacité de stockage de 13 %, quand la France ne l’a fait que de 1,5 %. Nous amplifions notre retard », regrette Christiane Lambert. Les Assises de l’eau, devraient être l’occasion d’aborder ce sujet.
Projet de loi Egalim : le débat prévu le 12 septembre
L’un des sujets brûlants de la rentrée sera bien évidemment le projet de loi Egalim. Initialement prévu durant l’été, le débat sur le texte se tiendra le 12 septembre à l’Assemblée nationale. Si le premier pilier, avec la construction des indicateurs de prix, constituera l’un de ses chevaux de bataille de la FNSEA, la fédération ne délaisse pas pour autant le second pilier. « Sur la question des produits phytosanitaires, la pression, accrue cet été, prévoit des débats encore compliqués », considère Christiane Lambert.
Néonicotinoïdes : des distorsions avec la Belgique
Depuis le 1er septembre, le recours aux néonicotinoïdes est interdit, mais aucune dérogation n’a été publiée. Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, a souligné que « l’Union européenne autorise des dérogations pour le maïs et la betterave. Mais la France ne le souhaite pas, alors que la Belgique a demandé ces dérogations. Si elles étaient autorisées, cela créerait des distorsions de concurrence insensées. En France, cela voudrait dire l’arrêt de la production. Il est possible que la CGB et l’AGPM déposent un recours auprès du Conseil d’Etat ».
Loups, sangliers… : pouvoir se défendre
Les animaux sauvages ont aussi contribué à animer les débats de cet été. D’un côté, les attaques de loups et d’ours. « S’il y a attaque de prédateurs, on doit pouvoir se défendre », estime Jérôme Despey, secrétaire général de la FNSEA. De l’autre, celles des sangliers sur les cultures. Le syndicat chiffre à 30 M€ les pertes causées par les sangliers, « du jamais vu », et demande à ce que l’État prenne des mesures pour réguler l’espèce. Un rendez-vous avec Sébastien Lecornu, le secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, est prévu d’ici à la mi-septembre pour aborder ce sujet.