Embargo russe : l’Europe prête à soutenir davantage les filières en difficulté
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Les ministres européens de l’Agriculture se sont réunis, de façon exceptionnelle, le vendredi 5 septembre, pour faire le point sur l’embargo russe, décrété le 6 août. A l’issu de cette réunion, Maurizio Martina, le ministre italien qui préside le conseil, a expliqué que lui et plusieurs de ses collègues soutenaient l'idée de recourir à des fonds autres qu’agricoles pour venir en aide aux filières touchées. Dacian Ciolos, le commissaire européen à l'Agriculture, s'oppose quant à lui clairement à la mise en place de restitutions à l'exportation. En revanche, il reste favorable aux mesures de promotion des produits européens et à leur export vers les pays tiers, à condition de lever certaines barrières non tarifaires, a-t-il précisé. Aujourd’hui, près de la moitié des échanges entre l’Europe et la Russie - soit une valeur de près de 5 milliards d’euros - est affectée par l’embargo. En tête des filières les plus touchées : le lait, les fruits et légumes mais aussi la viande. La France, elle, exporte 8 % de ses productions vers la Russie. Nos voisins comme l’Allemagne ou les Pays-Bas sont davantage touchés. « Au-delà de la perte du marché russe, c’est l’effet de levier qui est redouté, via la baisse des prix des produits agricoles », expliquait Stéphane Le Foll, lors d’une conférence de presse le 3 septembre. La filière agroalimentaire du lait a déjà vu ses cours s’effondrer, laissant craindre un scénario identique pour les autres secteurs. Pour la FNPL, « c’est l’ensemble de la société qui doit assumer cet embargo et pas seulement le monde agricole ». Une idée qui semble faire son chemin au sein de la Commission européenne même si, « politiquement, c’est très compliqué de prendre sur d’autres budgets que celui de l’agriculture », expliquait Stéphane Le Foll.