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Emmanuel Macron : « Le glyphosate, je suis pour qu’on en sorte, avec les alternatives intelligentes »

Le | Politique

«  On n’arrivera pas à s’en sortir à 100 % dans trois ans. » Voilà ce que la presse grand public retient de l’intervention d'Emmanuel Macron concernant le glyphosate, lors du débat citoyen organisé à Bourg-de-Péage dans la Drôme, le 24 janvier. Pourtant, le Président a encore une fois affirmé sa réelle volonté de sortir du glyphosate… mais de manière pragmatique.

« On va faire le maximum pour en sortir dans les trois ans. Il y a des secteurs dans lesquels on peut totalement sortir », a-t-il soutenu, tout en précisant : « Est-ce qu’on peut dire qu’il n’y aura plus du tout de glyphosate dans trois ans ? Impossible. Je ne vais pas vous mentir, ce n’est pas vrai. Parce que si je vous dis ça, je tue complètement certaines filières. »

Question de distorsion de concurrence

Le Président a expliqué l’impossibilité d’interdire l’utilisation de la molécule aux agriculteurs français « alors qu’on va continuer à acheter chez le voisin du blé qui sera fait avec du Roundup ». Pour lui, la vraie bataille, qu’il dit continuer à mener, « est que l’on ait l’interdiction [du glyphosate en Europe] dans cinq ans ». Et ce, pour que l’ensemble des producteurs européens « soient soumis à la même règle que nous ». Emmanuel Macron souligne qu’il est pour le fait de mettre des taxes sur les produits de pays tiers ne respectant pas les normes européennes.

Financer le changement

« On a réussi à faire bouger beaucoup de gens », s’est satisfait le Président, avant de parler de la signature à venir du Contrat de solutions. « On va là aussi évaluer et puis on va aider, favoriser ceux qui bougent. » Le Président s’est avancé sur l’accompagnement des agriculteurs qui sortent de la molécule et sur un financement du changement.

Construire des alternatives en s’organisant autrement

« Le glyphosate, je suis pour qu’on en sorte, avec les alternatives intelligentes », a conclu Emmanuel Macron. Le Président souhaite que les producteurs s’orientent surtout vers des alternatives non chimiques. « Il faut que l’on construise des alternatives en s’organisant autrement », a-t-il ajouté en donnant l’exemple de l’allongement des rotations et en précisant que la condition nécessaire réside dans l’assurance d’avoir les débouchés appropriés.