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État généraux de l’alimentation  : « Hiérarchiser les priorités pour ensuite, dégager les budgets », Jean-Pierre Raynaud, président de l'atelier transversal

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Pas simple d’organiser des discussions à 70 ! Pourtant, Jean-Pierre Raynaud se dit plutôt satisfait des trois premières réunions de l’atelier 14, qu’il dirige dans le cadre des États généraux de l’alimentation. « Ces échanges ont permis de donner la parole à tout le monde, constate, soulagé, le vice-président du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine. Autour de la table, les profils sont très variés, ce qui rend les échanges très riches. Même si des points de divergence sont apparus, notamment à l’évocation du thème des biotechnologies, certains consensus se dessinent déjà. Je suis assez serein sur l’issue des discussions ».

Financièrement parlant, « l’État devra prendre ses responsabilités »

Pour lui, pas question de se fixer des limites. « Nous devons changer les choses, se tourner vers une agriculture plus durable pour répondre aux attentes sociétales. La prise de conscience est réelle. Reste à définir et à hiérarchiser les priorités, pour ensuite, dégager les budgets nécessaires ». C’est l’objectif des trois prochaines réunions, dont la dernière est prévue le 29 novembre. Si le frein peut effectivement être financier, Jean-Pierre Raynaud insiste sur le fait que « l’État devra prendre ses responsabilités. »

Vers un label pour valoriser les efforts en conventionnel

Parmi les thèmes déjà évoqués : l'amélioration variétale pour résister aux agresseurs et à la sécheresse, la préservation d’une production de protéines végétales à l’échelle nationale… sans oublier le volet santé de l’alimentation. Si aujourd’hui, l’agriculture biologique est synonyme de pratique vertueuse, Jean-Pierre Raynaud aimerait que d’autres types d’agriculture (agroécologie, agriculture raisonnée…) soient mis en avant. Un nouveau label pourrait ainsi être mis en place. « L’enjeu est de valoriser les efforts réalisés par les agriculteurs pour répondre aux enjeux environnementaux et de qualité des produits. Comment les accompagner ? Comment les soutenir ? Comment faire en sorte que leurs productions soient identifiables et ainsi, mieux valoriser ? Ils doivent être rémunérés pour les efforts accomplis. »

Jean-Pierre Raynaud souhaiterait, pour répondre aux attentes sociétales, mettre en place des solutions propres à chaque territoire, pour « privilégier l’approche territoriale plutôt que l’approche filière », explique-t-il. Une façon selon lui de répondre aux problématiques locales.