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États généraux de l'alimentation : « Être imaginatif », Jean-Pierre Raynaud, co-président de l'atelier transversal

Le | Politique

Référence environnement : Expliquez-nous en quoi consiste l’atelier transversal des États généraux de l’alimentation ?

Jean-Pierre Raynaud : Nous devons attendre les résultats des autres travaux pour les intégrer dans cet atelier. Son objectif : préparer l’avenir, notamment en matière de recherche et de financement, pour assurer la transition vers une agriculture plus respectueuse de l’environnement et performante d’un point de vue économique. Nous devrons lier les attentes de l’amont, de l’aval et des consommateurs. Un chantier complexe.

L’atelier compte 70 participants, de tous les maillons de la filière. La tentation est grande de ramener le débat à la création de la valeur, le cœur même des États généraux de l’alimentation. Or, le sujet est abordé par ailleurs. En tant qu’animateur, mon rôle est de recadrer les échanges. Certains membres participent à plusieurs ateliers et peuvent témoigner de l’avancée des travaux, ce qui facilitent les échanges d’informations.

R.E : Pourquoi avoir été choisi pour animer cet atelier ?

J.-P.R. : Nous avons tout simplement postulé ! La recherche, l’innovation, les financements sont du ressort des conseils régionaux. Il me semblait important que les Régions soient bien représentées dans les discussions et je suis ravi que nous ayons été compris.

R.E. : Comment s’est déroulée la première journée ?

J.-P. R. : Comme tous les autres ateliers, nous en sommes aux constats. Nous notons que, si depuis plus de dix ans, le financement de la recherche est en hausse, elle est en légère baisse depuis ces dernières années à cause de la conjoncture agricole. Autre point mis en avant : l’accroissement de la population. Pour l’heure, les quantités alimentaires produites sont suffisantes et l’insécurité alimentaire est davantage liée à des problèmes de logistiques ou de guerre. Toutefois, des terres disparaissent face à l’urbanisation et l’équation est plus complexe pour demain. Mais il ne faut pas désespérer, des solutions existent.

L’Inra nous a toutefois alertés sur le pas de temps long pour la recherche, en prenant l’exemple de la génétique bovine. 20 à 30 ans ont été nécessaires pour que les projets soient opérationnels. Il y a urgence à préparer l’avenir.

R.E. : Comment envisagez-vous les prochaines étapes ?

J.-P. R. : La seconde journée d’échange est programmée le 29 septembre. Nous avons six réunions jusqu’à la fin novembre. Mon ressenti est que nous tombons facilement dans la crise agricole et la difficulté pour le secteur à investir. J’ai proposé de ne pas se mettre de frein a priori afin de réaliser un brainstorming efficace. Nous réfléchirons ensuite au financement. Il va falloir être imaginatif et intégrer tous les enjeux, y compris sociétaux.

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