États généraux de l’alimentation : les premières mesures attendues
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« Depuis plusieurs jours est évoquée l'hypothèse d'un déplacement du Président de la République dans la Manche en Normandie. Cette hypothèse n'est finalement pas retenue », a indiqué la Préfecture de la Manche contactée par nos soins le 6 octobre. Emmanuel Macron était déjà absent de l'ouverture des Etats généraux de l'alimentation. Mais le 20 juillet, Stéphane Travert avait promis que le président annoncerait, à mi-parcours, les premières mesures à l'issue du premier chantier sur la création de la valeur. Lequel vient de se terminer. Sa venue le 11 octobre dans la Manche, avec le ministre de l'Agriculture, a d'ailleurs plusieurs fois été évoquée, notamment par Christiane Lambert, présidente de la FNSEA.
Reste à savoir si le Président assurera cet exercice, dans un autre contexte, à la même date ou à une date ultérieure. Au 7 octobre, rien n'a été annoncé, ni du côté de l'Elysée ni de celui du ministère de l'Agriculture.
Les attentes des acteurs concernés sont à la hauteur de l'ambition affichée par le Gouvernement.
7 ateliers, 30 débats
Car durant six semaines, près de 30 débats ont eu lieu dans sept ateliers réunissant à chaque fois une cinquantaine de personnes représentant l'ensemble de la filière agricole et agro-alimentaire, jusqu'au consommateur. Plusieurs points semblent émaner des discussions. D'une part, une révision à la hausse du seuil de revente à perte, qui concerne notamment l'encadrement des promotions. D'autre part, la fixation des prix en partant de la production, et non plus de partir du prix consommateur. Des instances comme FranceAgriMer, les interprofessions, l'Observatoire de la formation des prix et des marges… seraient invités à établir des indicateurs qui aideront à trouver un montant rémunérateur pour le producteur. Charge à l'aval, ensuite, d'ajouter la valeur de son propre travail.
Jean-Yves Mano, président de l'association de consommateurs CLCV et qui a animé le premier atelier sur les attentes des consommateurs, se dit inquiet. Il voit dans ces mesures la possibilité pour les industriels et la grande distribution d'accroitre encore la marge. « Nous l'avons mentionné au ministre de l'Agriculture le 4 octobre, indique-t-il. Rien ne nous assure que la création de valeur va profiter à l'agriculteur, avec le risque que les prix augmentent au stade du consommateur. » L'association se dit toutefois favorable dans certains cas à une hausse des prix. « Mais à condition que celle-ci soit transparente et que le consommateur sache ce qui revient à l'agriculteur », ajoute Jean-Yves Mano.