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États généraux de l'alimentation : réactions au projet de texte de loi

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Les prises de positions se sont multipliées, depuis le 31 janvier et la présentation le projet de loi « post-États généraux de l’alimentation ». Les chambres d’agriculture saluent « le renforcement du lien entre les consommateurs et les agriculteurs, par la mise en avant d’un axe social fort pour une alimentation de qualité et durable, ainsi que les avancées en matière de lutte contre le gaspillage alimentaire. Une attention toute particulière sera portée au contenu des ordonnances. »

Pour Camille Dorioz, coordinateur du réseau agriculture et alimentation de France nature environnement (FNE), « nos craintes sont confirmées : la loi alimentation n’est en fait qu’une loi d’économie agricole. Le gouvernement a déconnecté les enjeux économiques des enjeux sociétaux sur la santé des citoyens ou la préservation des ressources naturelles et de l’environnement. » Selon FNE, les seules propositions sur l’environnement reprennent tout juste les promesses du candidat Macron sans même prêter attention aux conclusions des États généraux de l’alimentation ou de la consultation publique.

L’eurodéputé Éric Andrieu évoque « de timides avancées du texte, déconnectées des enjeux de santé et d’environnement. Le projet de loi ne remplit pas ses promesses initiales en faveur d’une agriculture durable et d’une alimentation de qualité pour tous. Plutôt que d’améliorer les circuits longs, le gouvernement devrait privilégier le développement des circuits courts et de proximité ! »

De son côté, la Confédération paysanne « doute que paysans et consommateurs en sortent vraiment gagnants. » Elle réitère sa demande de voir inscrite, noir sur blanc dans la loi, la question de la rémunération du travail paysan. Et de conclure que « la balle est désormais dans le camp des parlementaires. »

« Pourquoi avoir mené les EGA ? On ne retrouve plus certains éléments essentiels qui apparaissaient dans les conclusions des ateliers et qui constituaient les fondations de cette loi », fustige de son côté François Lucas, président d’honneur de la Coordination Rurale.

« La loi devait protéger la santé des consommateurs en instaurant notamment une interdiction des pesticides, mais le texte final compte tant de dérogations qu’elle n’aura qu’un effet marginal, indique Europe écologie les verts (EELV). Pire, l’introduction de l’idée d’impossibilité à supprimer l’usage d’un produit va permettre de continuer à utiliser librement du glyphosate. » Sur la question des maltraitances animales, « rien n’est prévu pour vérifier les exactions commises malgré une augmentation des peines en cas de mauvais traitement. »