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États généraux de l'alimentation : timing serré et volonté de résultats

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En lançant le début des travaux des États généraux de l’alimentation ce 28 août, le ministre de l’Agriculture s’est dit très attaché à la méthode, aussi importante que le fond selon lui : «  Les sujets doivent parler à tous. Ces États généraux seront constructifs si les agriculteurs se sentent soutenus. »

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Deux chantiers associant l’ensemble des acteurs sont enclenchés jusqu’à fin novembre. « Le timing est serré, a souligné Stéphane Travert. Le Président de la République aura une première expression début octobre après le premier chantier qui se centre sur la création et la répartition de la valeur. «  Nous aurons un peu de marge avant afin d’affiner les propositions au niveau national pour ensuite faire évoluer le cadre européen du droit de la concurrence. Ces propositions pourraient prendre la forme de textes réglementaires, voire d’ordonnances. Il exclut tout échec et invite au préalable les parties prenantes réparties dans les ateliers à prendre leurs responsabilités et trouver un consensus  ! »

Une consultation publique a été lancée le 20 juillet (egalimentation.gouv.fr). Elle se poursuivra en parallèle des débats. D’ores et déjà, plus de 6225 internautes sont inscrits et ont partagé 1121 propositions. 44 250 votes ont été enregistrés.

Calendrier des chantiers

Le premier chantier se déroule sur septembre. Il porte sur la création et la répartition de la valeur.  Le second, calé début octobre à fin novembre a pour thème « une alimentation saine, sûre, durable et accessible à tous ». Ces chantiers sont découpés en treize ateliers. Ils sont complétés par un quatorzième, transversal, dédié à l’accompagnement technique et à la recherche, pour une plus grande performance environnementale, sanitaire, sociale et économique.

Pour l’heure, l’optimisme chez les participants est plutôt de rigueur. « Les États généraux provoquent des rendez-vous nombreux, encore improbables il y a quelques mois, indispensables pour retrouver des relations plus constructives », a tweeté la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, suite à sa rencontre avec Michel-Edouard Leclerc le 31 août.  « Pour la première fois depuis longtemps, je dois bien avouer que j’ai senti que les conditions d’un dialogue pouvaient être réunies, si chacun faisait quelques efforts », indique-t-il sur son blog le 1er septembre.

En visite dans une ferme bio à Chavagne, en Ille-et-Vilaine, le 29 août, Nicolas Hulot a rappelé qu’il ne fallait pas stigmatiser les modèles agricoles. « Le contexte social, économique et culturel est favorable à la transition agricole », explique-t-il.

  • Les travaux seront coordonnés par un agriculteur et une députée LRM

Coordonner, réguler et insuffler du pragmatisme dans les débats. C’est la ligne de conduite que compte adopter Olivier Allain, nommé coordinateur des États généraux de l’Alimentation. Lors de la conférence du 28 août annonçant l’installation des ateliers, il a rappelé l’objectif pour le monde agricole : « Il est grand temps de retrouver un prix pour plus de sérénité, notamment en élevage. » Et a averti : « Ne croyez pas que nos élevages ne sont pas délocalisables. »

Présent à toutes les réunions, Olivier Allain participera à la synthèse des travaux avec l’autre coordinatrice : Célia de Lavergne. Cette députée LRM de la Drôme est membre de la commission des Affaires économiques à l’Assemblée nationale. Leur mission sera aussi de rencontrer « certains acteurs qui ne sont pas présents du fait du nombre limité de participants. »

Leur travail va aussi s’opérer filière par filière afin d’identifier celles qui n’ont pas entrepris leur rénovation. Le ministre de l’Agriculture n’a d’ailleurs pas caché qu’un coup d’arrêt des aides publiques pourrait être envisagé sur les filières en bonne santé afin de les réorienter vers celles en difficulté.

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