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Étiquetage des modes d’élevage, l’avis du CNA attendu pour février 2020

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Mandaté début 2019 par ses ministères de référence, en charge de l’agriculture, de la santé, de la consommation et de la transition écologique, le Conseil national de l’alimentation (CNA) a reçu pour mission de définir les contours d’une expérimentation sur l’étiquetage des modes d’élevage. « Les États généraux de l’alimentation ont souligné l’importance d’être plus transparent sur ces sujets, pour les consommateurs », rappelle Jean-Luc Angot, président du Comité national d’éthique des abattoirs, instance dépendante du CNA. Ce dernier intervenait, le 3 décembre, à l’occasion d’une journée d’échange organisée par la filière porcine, sur le thème des attentes sociétales.

Toujours pas de filière déterminée pour l’expérimentation

Les travaux de concertations, ayant débuté en mars 2019, devraient se conclure en début d’année prochaine. « Nous prévoyons de rendre notre avis en février 2020 », indique Jean-Luc Angot. Une première phase de travail s’est conclue à l’automne, consistant principalement dans l’audition des différentes parties prenantes (représentants des filières, ONG, collectivités territoriales, etc). Le CNA a également pour mission d’identifier les modes d’élevage visés, la manière de faire identifier ces différents modes sur l’étiquetage, et définir les conditions de mise en oeuvre d’une telle indication, de manière claire pour le consommateur.

Depuis novembre, une seconde phase est en cours, consistant en la rédaction de l’avis et des recommandations du CNA sur la mise en place de l’expérimentation. Autre objectif de taille : choisir, parmi les filières viande bovine, laitière, volaille et porcine, celle qui sera le support de cette expérimentation. « Cela n’a pas encore été défini, reconnaît Jean-Luc Angot. L’expérimentation portera d’ailleurs sur un produit en particulier, le champ d’une filière entière est trop vaste. »

Focus sur la filière porcine

Pour faire ce choix, chaque filière fait l’objet d’une analyse spécifique, où ses forces, faiblesses, opportunités et menaces sont listées. Dans le cadre de la journée d’échanges, Jean-Luc Angot s’est attardé sur celles de la filière porcine. Très consommé, le porc est valorisable dans son entier, souligne-t-il, rappelant l’atout de la filière, qui pâtit toutefois de productions peu différenciées. En ce qui concerne les opportunités, plusieurs autres pays ont mis en place des systèmes d’étiquetage, notamment pour le porc, comme l’Allemagne ou les Pays-Bas qui pourraient servir d’exemples. Quant aux menaces, Jean-Luc Angot liste le risque de sur-segmentation ou l’arrivée importante de morceaux d’importation ayant été produits selon des modes d’élevage différents.