Ferme France : « Les premières étiquettes seront prêtes pour le SIA 2019 »
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Tous les produits alimentaires notés sur 100, grâce à un barème unique évaluant leur durabilité. Ce projet est celui de l’association Ferme France. Pour Référence environnement, son directeur Maximilien Rouer fait le bilan.
Référence-environnement : Neuf mois après le Salon de l’agriculture, où vous exposiez le projet de Ferme France et ses ambitions, où en est le projet ?
Maximilien Rouer : Nous sommes dans les objectifs, tant dans notre ambition de fédérer de nouveaux partenaires que dans notre préparation de notre étiquette. Après quelques mois où il a fallu prouver notre crédibilité et avancer petit à petit, j’ai senti qu’un point de bascule était atteint au moment du Salon de l’alimentation (Sial), fin octobre 2018. Nous avons de plus en plus d’appels et de prises d’information.
R.E. : Comment caractérisez-vous cette dynamique d’adhésions ?
M.R. : Nous avons déjà annoncé d’importantes adhésions, comme celle du groupe Soufflet. Une nouvelle vague de partenariats sera communiquée en décembre. Un acteur de la restauration collective rejoint les membres fondateurs. C’était une famille qui n’était pas encore représentée. Nous enregistrons l’arrivée de deux distributeurs, d’une coopérative majeure dans la filière viande, une association de consommateurs « leader », des start-up… Ferme France est bien présente dans l’amont des filières.
Par ailleurs, nous regroupons aujourd’hui 60 à 70 % de la distribution, qui constitue un levier de mobilisation très important, notamment vis-à-vis des industries agro-alimentaires, notre maillon faible aujourd’hui. Sur les 50 acteurs avec lesquels nous sommes en discussion aujourd’hui, la grande majorité sont justement des industriels.
R.E. : Où en est la construction des étiquettes présentant un baromètre « durable » unique ?
M.R. : C’est un travail de fourmi que nous abordons avec 120 salariés des entreprises adhérentes de Ferme France. Mais nous serons dans les temps ! Les premières étiquettes seront présentées au Salon de l’agriculture 2019 pour des produits de très grande consommation. Pour que la démarche ait un sens, les références étiquetées représenteront au moins 30 % des rayons concernés : pain, jambon, poulet et lait. Pour ces deux derniers produits, nous serons même au-delà des 50 %.
R.E. : Les pouvoirs publics s’intéressent-ils à la démarche ?
M.R. : Nous étions en contact avec Stéphane Travert, et nous espérons pouvoir discuter avec son successeur. Nous échangeons régulièrement avec le cabinet du Président de la République. Cela étant, le projet reste une démarche de filière. Ferme France pourrait aboutir à un encouragement à consommer les produits français, ce que Bruxelles ne verrait pas d’un bon œil si l’État était derrière.